La montée inquiétante de la cybercriminalité représente un défi majeur pour les forces de sécurité, comme en témoignent les dernières statistiques révélées par les autorités qui ont démontré que pas moins de 400 affaires ont été traitées durant l’année 2024.
Lors d’une intervention sur les ondes de la radio locale, l’officier principal Boudjada Mehdi du Service de lutte contre la cybercriminalité de la Sûreté de wilaya d’Annaba, a souligné hier dans un premier bilan : «Nous avons enregistré, dans le domaine de la cyber-escroquerie, une à deux affaires, à savoir une à deux victimes quotidiennement à travers nos services et au niveau de la justice ; ce qui est la résultante du manque de sensibilisation du citoyen».
Un phénomène qui connaît une progression annuelle. Une tendance qui s’inscrit dans un contexte de digitalisation croissante de la société algérienne et d’usage généralisé des réseaux sociaux. Les chiffres présentés par le responsable sont particulièrement préoccupants. Les autres formes prédominantes de cette criminalité numérique incluent le cyber-harcèlement et le piratage des données personnelles.
Plus inquiétant encore, ces statistiques ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. En effet, de nombreuses victimes hésitent à porter plainte. Ce qui suggère que l’ampleur réelle du phénomène est probablement bien plus importante que ne le laissent entrevoir les chiffres officiels.
Cette réticence à signaler les délits constitue un obstacle majeur dans la lutte contre la cybercriminalité, d’autant plus que la nature même de ces infractions nécessite une réaction rapide des autorités.
Face à ces défis, la Sûreté Nationale a développé une réponse technologique et humaine adaptée. Malgré la complexité inhérente à la lutte contre la cybercriminalité, notamment son caractère transfrontalier et l’évolution constante des méthodes employées par les criminels, les forces de l’ordre se sont dotées d’équipements de pointe et disposent d’effectifs spécialement formés pour traquer les cybercriminels. Cette modernisation des moyens d’investigation apparaît comme une nécessité face à une menace qui ne cesse de se sophistiquer et dont l’impact sur la société algérienne continue de croître.
Par : A.Ighil