Dans un contexte inflammable avec Alger, Gérard Larcher est arrivé dimanche à Rabat, à l’invitation de son homologue marocain.
Les tensions entre Alger et Paris ne cessent de s’aggraver. La visite du président du Sénat français, Gérard Larcher, au Maroc, accentue la crise. Larcher est attendu, aujourd’hui, à Layoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le Sénat français ne cache pas l’objectif de la visite : «Refléter la nouvelle position de la France selon laquelle le présent et l’avenir du Sahara occidental font partie de la souveraineté marocaine», a déclaré Larcher, cité par plusieurs médias français.
Le déplacement de Gérard Larcher survient, en outre quelques, jours après l’attentat de Mulhouse, dont le principal suspect est un algérien en situation irrégulière en France et qui se trouve sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). La ministre française de l’intérieur, Bruno Retailleau, a, suite à cette attaque, violemment chargé l’Algérie, tout comme plusieurs personnalités politiques de l’extrême droite. Dans ce contexte inflammable avec Alger, Gérard Larcher est arrivé dimanche à Rabat, à l’invitation de son homologue marocain, «afin de renforcer la coopération interparlementaire et la relation d’amitié» entre les deux pays, d’après un communiqué du Sénat.
Larcher a, à son arrivée à Rabat, souligné que l’objectif commun des visites des autorités françaises au Maroc, et vice versa, est d’ouvrir un « nouveau chapitre parlementaire » dans les relations dans tous les domaines, qu’ils soient commerciaux, législatifs, culturels, économiques, de développement industriel, de sécurité, etc. Accompagné de plusieurs élus de la chambre haute, le président du Sénat doit également rencontrer le Premier ministre marocain à Rabat, avant de se rendre mardi à Laâyoune. Avant Gérard Larcher, la ministre française de la Culture, Rachida Dati, s’était déjà rendue en février au Sahara occidental.
Visite qu’Alger avait considéré «d’une gravité particulière» et «condamnable à plus d’un titre». Dans un communiqué rendu public le 18 février, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé un acte d’une « gravité extrême».
Dati, ensuite Larcher….
«La visite d’un membre du Gouvernement français au Sahara Occidental est d’une gravité particulière. Elle est condamnable à plus d’un titre. Elle traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d’un membre permanent du Conseil de Sécurité», lit-on dans le communiqué.
«Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara Occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l’exercice d’un droit à l’autodétermination demeure inaccompli», a ajouté la même source. «La visite malvenue du membre du Gouvernement français renvoie l’image détestable d’une ancienne puissance coloniale solidaire d’une nouvelle.
Ce faisant, le Gouvernement français se disqualifie davantage et s’isole par rapport à l’action des Nations Unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara Occidental sur la base d’un strict respect de la légalité internationale», a conclu le communiqué. La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a, rappelons-le, effectué une visite au Maroc les 17 et 18 février derniers.
Elle s’est rendue dans les territoires occupés du Sahara occidentale. Rachida Dati, d’origine marocaine, était accompagnée du ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed El Mahdi Bensaïd, rapportent des médias marocains. Elle a entamé sa visite en se rendant sur les lieux historiques de Tarfaya, notamment le monument de Casamar et le musée Saint-Exupéry.
A Laâyoune, en territoires occupés, Mme Dati a supervisé l’inauguration du centre culturel de l’Alliance française. «C’est un moment symbolique, historique et un engagement écrit : Le présent et l’avenir de cette région sont sous souveraineté marocaine, et c’est incontestable», a déclaré Dati sur sa page Facebook. Précisons que la ministre française de la Culture a fait ses classes politiques chez l’ancien président Nicolas Sarkozy, dont le fils a récemment déclaré vouloir incendier l’ambassade d’Algérie en France.
Elle est, depuis longtemps, considérée comme l’«Arabe de service» de la droite française conservatrice qui ne s’encombre plus de reprendre les clichés de l’extrême droite sur l’émigration. Elle lui offre ses services, en se montrant sous le visage d’une Maghrébine bien intégrée et assimilée aux valeurs de la France. C’est ce positionnement qui fait qu’elle a été toujours présente dans le listing politique à droite et au centre-droite.
Par : Akram Ouadah