Onze comités estudiantins ont signé un rapport, dont nous détenons une copie, dénonçant les agissements du rectorat qui agit, selon le même rapport, seul et sans consulter l’avis des représentants des étudiants ; les relations entre les membres des différents comités et le rectorat, y compris le recteur, sont ces derniers jours de plus en plus tendues.
Les dernières modifications qui ont été faites sur le règlement intérieur de l’université sont à l’origine de cette confrontation entre les deux parties ; ce malentendu n’est pas né aujourd’hui, car la totalité des comités avaient déjà dénoncé la gestion de la question sécuritaire par le recteur au sein du campus. Les organisations estudiantines accusent le premier responsable de l’université d’agir seul et de fermer toutes les portes à un débat instructif avant la mise en vigueur des nouveaux règlements.
Les représentants des comités ont également dénoncé les tentatives du rectorat visant à salir l’image des organisations étudiantes qui, d’après ses membres, ont été les premiers à vouloir améliorer la gestion de la fac, notamment en ce qui concerne la sécurité de toutes les communautés universitaires. Le même rapport a indiqué le refus total de toute tentative de restriction des libertés, dont l’activité syndicale qui est désormais menacée par les décisions irresponsables du recteur.
D’ailleurs, l’ensemble des onze comités actifs dans l’université du 20 août 1955 considèrent le nouveau règlement intérieur carrément illégitime tant qu’il n’y a eu aucun débat avant d’élaborer ce document indispensable à la vie estudiantine ainsi qu’à la gestion des différentes facultés et institutions au sein de l’université.
D’ailleurs, une copie de ce rapport a été adressé au ministère de l’Intérieur et au ministère de l’enseignement supérieur ainsi qu’à la cheffe de l’exécutif de la wilaya de Skikda et au recteur de l’université d’El Hadaik 20 août 1955, dans le but de relancer le débat sur le règlement intérieur de l’unique université à Skikda. Les syndicats d’étudiants ont menacé dans le même rapport de saisir la justice au cas où le recteur refuse de revenir sur ses décisions. Notons que ce litige entre les deux parties de l’université date de plusieurs mois et s’est aggravé à cause de la situation sécuritaire qui s’est considérablement dégradée au cours de l’année dernière.
Par : Aimen Saheb