Rare et souvent ignoré, le cancer du sein chez l’homme demeure un sujet peu médiatisé et mal connu du grand public.
Représentant moins de 1 % des cancers, cette maladie reste une exception médicale. C’est précisément cette rareté qui la rend insidieuse. En l’absence d’un dépistage organisé, comme c’est le cas pour les femmes, les signes passent souvent inaperçus et la consultation intervient tardivement, lorsque la tumeur a déjà évolué.
Chiffres, réalité et diagnostic tardif
Selon les données du Registre du cancer d’Oran, citées dans une étude publiée sur la plateforme scientifique EM-Consulte, 72 cas de cancer du sein masculin ont été recensés entre 2000 et 2015. Cela représente environ 1,2 % de l’ensemble des cancers chez l’homme et une incidence estimée à 0,9 cas pour 100 000 habitants. L’âge moyen au diagnostic était de 59,6 ans, avec une nette prédominance du carcinome canalaire infiltrant, forme la plus courante de la maladie.
D’après une autre étude menée au service de chirurgie générale et de cancérologie du CHU d’Oran, publiée dans la Global Scientific Journal (2020), 20 cas ont été observés sur une période de dix ans, entre 2007 et 2017. Les chercheurs ont relevé que la majorité des patients consultaient tardivement, souvent à un stade où la tumeur avait déjà envahi la peau ou les ganglions axillaires. L’âge des patients variait entre 40 et 60 ans, confirmant la tendance à une survenue tardive de la maladie.
Par ailleurs, une étude de l’Hôpital Militaire Régional Universitaire d’Oran, publiée sur la plateforme ASJP du CERIST, évoque deux cas masculins recensés parmi 151 patients atteints d’un cancer du sein entre 2017 et 2018. Ce faible nombre illustre la rareté du phénomène, mais aussi la nécessité d’une meilleure sensibilisation, notamment auprès des hommes de plus de 50 ans.
Ces travaux confirment que, malgré sa faible incidence, le cancer du sein masculin n’est pas anodin. Des spécialistes plaident aujourd’hui pour une information plus large, afin que les hommes reconnaissent plus tôt les signes d’alerte et consultent sans attendre.
La vigilance reste essentielle
Les symptômes et les formes de la maladie sont identiques à ceux observés chez la femme. Le traitement repose donc sur les mêmes protocoles : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie selon les cas. Pourtant, beaucoup d’hommes tardent à consulter, souvent par méconnaissance ou par gêne. Or, un diagnostic précoce augmente considérablement les chances de guérison.
Face à cette maladie silencieuse, l’information et la sensibilisation demeurent les meilleures armes. Connaître les signes d’alerte et consulter rapidement peuvent sauver des vies, même lorsque le cancer du sein concerne un homme.
Par : Aly D












