Comme cela était prévisible, la troisième semaine du ramadhan s’annonce rude et accueillie dans des conditions difficiles et l’ambiance est morose pour ces pères de familles déplumés, qui ne cessent de se plaindre de l’augmentation des prix. Ces derniers sont surpris par la flambée de certains produits qui dépassent l’imagination, dont la banane qui caracole à 800 dinars le kilo, l’orange à 450 dinars, la pomme à 650 dinars, la poire hors saison 750 dinars…etc.
Dans certains marchés, à l’image de celui d’El Hattab, dans lequel le nombre de vendeurs de sachets dépasse largement celui des clients qui tournent le dos à certains produits qui augmentent chaque jour encore plus de façon exponentielle. Les bourses des ménagères saignent déjà et c’est au tour des vêtements qui connaissent également une hausse qui n’obéit pas à la règle du marché, celle de l’offre et de la demande qui n’est jamais respectée. Pour vêtir un seul enfant pour l’Aïd, les parents doivent débourser pas moins de 10.000 dinars, alors qu’en est-il pour celui qui en a quatre et cinq ?
Certains pères de familles ne sont plus intéressés par l’achat des fruits et légumes, ils se tournent maintenant vers l’achat des effets vestimentaires de l’Aïd. Ces derniers se sacrifient pour satisfaire leurs progénitures, même en empruntant de l’argent ou en achetant à crédit, en espérant des jours meilleurs. C’est la désolation pour certaines familles qui n’ont que leurs yeux pour pleurer, ils ne peuvent joindre les deux bouts et sont saignées à blanc. En outre, d’autres familles démunies se dirigent vers les associations caritatives pour quémander les habits pour leurs petits et souvent leurs demandes sont satisfaites.
C’est la ruée du matin au soir au niveau de certains magasins de prêt-à-porter et ceux des vêtements pour enfants. Au niveau de certains autres magasins, surtout ceux situés en plein centre-ville, des parents font la chaine pour ne pas rater les occasions et également la rupture des stocks des vêtements en vente promotionnelle. Les citoyens ont la peur au ventre des nouvelles hausses des prix, surtout des vêtements, en attendant l’Aïd El Kébir et l’achat du mouton du sacrifice. Et là, c’est une toute autre histoire !
Par : Amar Ait Bara