« Chassez le naturel, il revient au galop », dit l’adage. Le centre-ville a été nettoyé à maintes reprises par les forces de l’ordre et les éléments du 9 ème arrondissement qui interviennent à chaque fois qu’il est nécessaire pour faire déguerpir ces marchands ambulants qui font même de l’ombre à ceux qui exercent dans la légalité en payant les charges et les impôts.
Il se trouve maintenant que les rôles sont inversés et ces commerçants qui exercent légalement chassent eux-mêmes les commerçants illégaux pour prendre leurs places. Ces derniers travaillent dans la légalité et se mettent dans l’illégalité en squattant les trottoirs et les rues transformés en aires de stationnement personnalisées. Il est clair que les forces de l’ordre doivent agir en remettant de l’ordre dans ces endroits commerciaux, car les riverains et les vacanciers dénigrent cette situation inconfortable dans laquelle se trouve la ville des jujubiers et qui ne correspond pas à son profil de ville moderne et quiète. Le passant est mis à rude épreuve et endure une situation embarrassante, il ne peut emprunter ni la chaussée, à cause des stationnements anarchiques, encore moins les trottoirs squattés par les commerçants légaux et illégaux, dans un délaissement total.
Au niveau de la rue Aissaoui Mohamed, les marchands de fruits font la loi, aucun véhicule ne passe, ces marchands en charrettes à bras squattent tous les chaussées et trottoirs et mêmes les vitrines de certains commerçants de tissus et d’habits, souvent complices de par leur silence en se laissant faire. Le cas se pose également au niveau de l’artère commerciale de l’avenue Emir Abdelkader où des restaurateurs squattent les trottoirs, en exhibant leurs rôtissoires de poulet et chawarma. C’est l’impunité totale, chacun peut faire ce qu’il veut sans être inquiété ou interpellé, dans une anarchie totale et sans pareille.
Des magasins « réquisitionnent » les trottoirs
L’anarchie règne en maitre au niveau d’autres grandes avenues de la ville, à l’image de la rue Ibn Khaldoune (ex-rue Gambetta) où c’est le bouquet, personne n’a le droit d’emprunter les trottoirs et doit impérativement utiliser la chaussée avec la circulation qui en découle, sachant que certains commerçants au-dessus de la loi garent leurs voitures sur les trottoirs conçus pour les passants et, parfois ces derniers n’ont pas le choix, ils rebroussent chemins.
Certains magasins, sont même passés à l’étape supérieure en « réquisitionnant », en plus de la totalité du trottoir, près d’un mètre de la chaussé, pour y exposer leurs gandoura et autres habits féminins ; gênant ainsi la circulation automobile et créant d’énormes embouteillages.
Idem pour la rue Stal Messaoud, les commerçants de vêtements exposent leurs marchandises sur les trottoirs et les chaussées, il n’existe pas d’automobilistes mais uniquement des clients pour qui ces passages sont réservés. C’est le même désolant constat au niveau de la rue Abdelhamid Benbadis, ce sont des commerçants de pastèques et de melons qui garent leurs gros camions pour écouler leurs marchandises et bloquent la circulation routière souvent dense au niveau de cet endroit. Un autre cas édifiant au boulevard Colonel Amirouche où, en plus des chaines des usagers de la Poste, il y a celles des marchands de poulets et de vendeurs de volaille où les clients font la file sur les trottoirs et les marchands ambulants sur les chaussées et aucun passage n’est réservé aux automobilistes, tout est permis et il n’existe aucune présence policière pour remettre de l’ordre et la loi est souvent bafouée.
Le maire décrié !
Sur les réseaux sociaux, les citoyens et administrés n’y vont pas avec le dos de la cuillère avec le premier responsable de la commune d’Annaba. Des centaines de publications sur Facebook sur lesquelles on voit des photos des rues et ruelles d’Annaba transformées en marchés anarchiques et accompagnées de commentaires au vitriol appellent le maire d’Annaba à prendre ses responsabilités. « Peu importe ce que l’on pouvait dire de ses prédécesseurs, ils avaient au moins le mérite de mener des campagnes contre ce genre de clochardisation de la ville », peut-on lire en substance sur de nombreux commentaire. « Bougez-vous et faites votre travail monsieur le maire ! », lit-on encore sur le réseau social le plus utilisé en Algérie.
L’ex-Bône la Coquette est devenue une ville où l’anarchie règne en maitre avec une municipalité faible. Ainsi l’actuel maire est accusé de « ne courir que derrière l’argent, en se transformant en caissier », au lieu de trouver des idées pour transformer la ville d’Abou Merouane Cherif, en un paradis vu les richesses qu’elle renferme. Tout un chacun sait que les collectivités locales sont difficiles à gérer et nul n’est à sa place, les élus semblent avoir trahi la confiance de ceux qui ont voté pour eux.
Par : Amar Ait Bara