L’idée de récupérer les logements de fonction et d’astreinte intervient dans un contexte d’assainissement du patrimoine immobilier de la wilaya et cible en pole position les indu-occupants et les bâtisses qui ont subi des tentatives de régularisation hors cadre légal. Les opérations sporadiques menées depuis 2010 ont eu le mérite, malgré les entraves voire les interruptions musclées, de récupérer quelques dizaines d’unités et, mieux encore, de lever le voile sur quelques procédés. Une source très au fait du dossier a déclaré que «la politique du logement qui a connu un bond appréciable en matière de réalisation et de relogement, ne saurait tourner le dos au patrimoine existant qui contribuerait, à coup sûr, à résorber les demandes en la matière et permettrait aux différents responsables sectoriels de disposer de leurs biens dans le cadre de la promotion socioprofessionnelle de leur personnel. Citons, à titre illustratif, les médecins spécialistes qui relèvent du secteur public. La situation devient plus délicate pour les logements d’astreinte considérés comme outils de travail. Des fonctionnaires ayant quitté la wilaya ou ceux qui ont changé de postes ou de positions refusent de quitter leurs appartements sous différents prétextes».
Dans les secteurs de l’agriculture, de la formation professionnelle, de la santé, des collectivités, de l’éducation, des ressources en eau, entre autres, le problème persiste et chaque opération de recensement est accompagnée, depuis 2010, d’erreurs préméditées dans l’application. Au lieu des cas avérés d’indu-occupants, ce sont généralement les retraités logés dans des biens cessibles qui sont offerts à bon escient afin de diaboliser l’initiative et l’étouffer avant terme. Un quiproquo qui a payé à tous les coups et ça risque d’être perpétué à l’infini. B. Karim, un syndicaliste du secteur de l’éducation a fait part, quant à lui, de quelques démarches éprouvantes. ”Les employés de la Commune qui ne peuvent pas bénéficier d’un logement social parce que dépassant de loin le salaire fixé par le barème officiel, sont systématiquement orientés vers les logements de l’éducation. Et, c’est à partir de là que commence les situations litigieuses à effets déstabilisateurs”, a-t-il indiqué, tout en joignant une liste de directeurs d’établissements scolaires du cycle primaire privés de ce droit par des travailleurs squatteurs de logements. C’est le cas aussi pour les employés et les cadres majoritairement mutés ans d’autres wilayas et qui demeurent occupants privilégiés de ces logements étatiques parce que relevant d’un département capable de représailles.
Par : Abderrahmane.D