Par : Aimen Saheb
Malgré le commencement du programme de relogement annoncé par la wali de Skikda, Houria Meddahi, les habitants de ce quartier mythique de l’ancienne ville, n’ayant pas été concernés par ce programme, continuent à subir les mêmes affres.
Dans la nuit de jeudi passé, une famille composée de plusieurs femmes a vécu la pire nuit de toute leur vie, le plafond de leur maison s’est effondré en pleine nuit dans les deux pièces formant l’habitation. La famille était sous le choc et ces femmes qui vivent seules ont passé un moment de crainte qui s’est poursuivi jusqu’à l’arrivé de la Protection civile qui a beaucoup tardé avant de pouvoir accéder au quartier, en raison de la route qui était complètement fermé par des jeunes du même quartier, qui manifestent pour la même cause : le droit à un logement décent. Après notre arrivé, nous avons pu constater la gravité de la situation dans laquelle se trouve cette famille qui occupe une maison composée de deux pièces seulement ; la mère âgée dit avoir vécu le même sentiment chaque jour : « Cela fait plusieurs années qu’on ne dort pas la nuit, nous restons éveillées pour surveiller l’état des murs, le plafond et surtout les câbles d’électricité, notre maison se trouve à côté d’une montagne, nous prenions en compte le risque torrentiel qui peut arriver à n’importe quel moment… Et, dès l’instant où la pluie tombe, je m’assoie sur une chaise car mon lit se noie vite, vous ne pouvez pas imaginer, mais je vous jure que ce couloir que vous voyez actuellement devient une grande piscine à chaque tombée de quelques gouttes d’eau », dit-elle.
En outre, une autre famille, composée de 6 personnes, a été forcée de quitter leur seul abri, cette affaire remonte à la dernière opération de relogement qui a touché 104 familles occupant des habitations précaires à l’ancienne ville. La famille qui habitait le toit-terrasse d’une vieille bâtisse au quartier napolitain n’a pas été concernée par cette opération et a été obligée de quitter l’immeuble qui, selon les responsables, demeure inhabitable et doit être fermé immédiatement, car il représente un danger d’effondrement. Du coup, la famille s’est retrouvée sans abri, ce qui a déclenché une vague de colère chez ses membres ainsi que chez tous les
jeunes habitants dans le quartier. Ces derniers ont décidé de bloquer la route en réclamant de reloger la famille sans trop tarder.
Parmi les immeubles qui demeurent toujours occupés dans le quartier napolitain, quelques-uns se trouvent dans un état qui pourrait certainement causer des dégâts spectaculaires, les balcons sont à deux doigts de tomber. Un père de famille a failli perdre sa fillette après la chute de son balcon : « Ma fille a été grièvement blessée et a subi plusieurs interventions chirurgicales, elle était entre la vie et la mort, mais aucun responsable ne s’est rapproché de moi pour au moins aider ma fille, c’est le pire cauchemar qui peut arriver à un père comme moi ».
La mauvaise gestion du cimetière de Zefzaf
Le mécontentement gagne la population concernant le cimetière de Zefzaf, la mauvaise gestion de ce lieu où l’on enterre les morts de Skikda est catastrophique, le cimetière demeure actuellement dans un état lamentable.
L’activité de creusage des tombes n’est pas du tout contrôlée, ce qui est clair en voyant les tombes nouvellement réalisées sur le rond-point existant dans le cimetière, compliquant l’entrée des voitures. Certains espaces sont actuellement difficilement accessibles, les règlements ne sont pas respectés, le caractère sacré de ce lieu est extrêmement menacé.
En plus, les caniveaux ont été complètement éliminés après le creusage de plusieurs nouvelles tombes sur ces caniveaux qui avaient pour objet d’évacuer les eaux pluviales, alors que ce cimetière se situe dans une montagne, les tombes n’ont pas été conçues correctement dès le départ, de ce fait, cela va certainement engendrer la disparition de plusieurs tombes lors des pluies torrentielles.
Les services communaux sont appelés à effectuer des travaux d’aménagements relatifs aux différents problèmes signalés dans ce cimetière auquel on doit un respect absolu et qui s’impose par sa haute valeur chez la population.