Par : Adam S
Confrontée à l’épineux problème de l’absence d’une meilleure couverture médicale spécialisée, le secteur public de la Santé de la wilaya de Jijel affiche ses besoins et fait état de nombreux postes ouverts au titre de la promotion du mois de mars 2022 des médecins spécialistes. Dans un tableau publié sur la page officielle de la direction de la santé, ce secteur annonce un besoin de 4 postes dans la spécialité de la radiologie, 7 dans le domaine de la gynéco-obstétrique, 7 autres en traumatologie, 2 en pédiatrie et 4 en chirurgie pédiatrique. Plusieurs autres spécialités nécessitent une couverture dans les 3 établissements hospitaliers de Jijel, Taher et El Milia que compte la wilaya de Jijel. On annonce, à ce titre, un besoin de 5 spécialistes en chirurgie générale, 2 en oto-rhino-laryngologie (ORL), 3 en neurochirurgie, 2 en ophtalmologie et 2 en pédiatrie. À lui seul, l’EPH d’El Milia a encore besoin de 3 pédiatres, 3 spécialistes en anesthésie-réanimation et 1 en urologie, tandis que l’hôpital de Jijel exprime un besoin de 3 neurochirurgiens. Si des spécialités, telles que l’hématologie, la cardiologie ou encore l’oncologie, n’ont pas été mentionnées dans ce tableau, le total des postes ouverts pour les médecins spécialistes est de 45 dans la wilaya de Jijel. Il convient de noter que celle-ci continue de faire face à un important déficit en matière de spécialistes dans les domaines répertoriés dans ce tableau, mais aussi dans d’autres filières médicales non annoncées. L’hématologie reste une spécialité qui fait défaut, alors que de nombreux malades atteints de drépanocytose et de thalassémie, manquant d’un suivi médical régulier, sont recensés. De même que cette spécialité reste indispensable pour la prise en charge de personnes souffrant de différentes formes de cancer du sang. Il est à signaler que, pendant que toute la wilaya de Jijel dispose d’un seul centre pour assurer la chimiothérapie des personnes atteintes de cancer, elle manque toujours d’une structure de radiothérapie. Annoncé depuis près de dix ans, ce service tarde à voir le jour, ce qui pousse les malades à voyager loin dans les wilayas disposant de cette spécialité pour lutter contre leur pathologie cancéreuse. Les plus nantis se rabattent sur le secteur privé pour des soins onéreux, remboursés à des tarifs dérisoires par les organismes d’assurance sociale (CNAS et CASNOS). Pour les autres spécialités manquant à l’appel dans les hôpitaux publics, c’est également la galère pour des patients, contraints de se rabattre sur des cliniques exigeant des tarifs de soins à payer rubis sur ongle avant de passer à la table de consultation. Ces tarifs sont encore loin d’être remboursés par les mêmes organismes d’assurance, qui continuent de calculer les remboursements selon la nomenclature générale des actes professionnels datant de l’année 1987. En dépit de la cherté des tarifs de soins dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat des citoyens, ces malades se retrouvent face à l’obligation de mettre la main à la poche pour se soigner, faute de spécialistes dans les hôpitaux publics. D’où la nécessité d’affecter des médecins spécialistes à ces hôpitaux pour atténuer cette souffrance. En attendant que ces spécialistes arrivent, les citoyens souffrant en silence continuent de subir la double peine du mal qui les ronge et du prix à payer pour assurer un suivi médical spécialisé à leur pathologie. Autant dire qu’assurer de meilleures conditions de travail et d’hébergement à ces praticiens reste une condition pour les attirer dans cette wilaya donnant l’apparence d’un désert médical.