Par : Aimen Saheb
Le phénomène de la sécheresse que le pays a connu durant ces dernières années n’est pas passé sans laisser de traces à Guerbes. La délégation du PNUD a pu constater l’ampleur de ce fléau lors de sa visite dans la région durant la journée d’avant-hier lundi.
Le manque de pluie et le retard des précipitations a, en effet, engendré de faibles récoltes et la disparition de plusieurs lacs et espèces qui distinguent le côté Est de la wilaya de Skikda, particulièrement au niveau des zones humides du complexe Sanhadja Guerbes. C’est exactement ce que nous avons constaté au moment de la visite conduite par la délégation du PNUD et le Dg de la Conservation des forêts de la région. Les experts avec leur avant-garde, la résidente permanente de l’ONU Mme Blerta Aliko, qui, en échangeant avec les guides et les porteurs de projets, ont pu réaliser l’ampleur de la sécheresse et les pertes colossales des investisseurs, ainsi que les efforts voués à l’échec pour la préservation de la zone contre le réchauffement climatique.
Le lac de Hadj Taher est l’exemple qui montre assez clairement l’immensité du phénomène de la sécheresse. Cette nappe naturelle, d’une superficie de 112 ha et d’une texture sablo-tourbeuse au nord, argilo-tourbeuse au sud, s’étend en longueur du SW au NW, au contact, entre dunes et plaines alluvionnaires d’un ancien lit d’Oued El Kbir. Elle a, malheureusement, subi les conséquences du réchauffement climatique. En outre, de sa valeur biologique, ce lac, qui regroupe les caractéristiques d’une zone humide à fonctions plurielles (hivernage/nidification), abrite trois espèces rares et menacées (l’Erismature à tête blanche, le Fuligule Nyroca et la Talève Sultane). Ces races de la famille des ansériformes se font rares et demeurent encore plus menacées à cause de la sécheresse.
D’ailleurs, la représentante du PNUD et les experts présents lors de cette sortie ont également pu observer les difficultés auxquelles la pépinière implantée à Guerbes fait face. Le système d’irrigation est quasi défaillant et impacte négativement le rendement des produits cultivés qui nécessitent l’apport artificiel de l’eau pour assurer un développement normal. Il est à rappeler que cette pépinière est la plus grande du pays et a pour objectif l’approvisionnement de plusieurs wilayas du pays en plants de liège.
Avant de se diriger vers l’aéroport d’Annaba pour rentrer à Alger, Mme Blerta Aliko, qui a déjà occupé de hautes fonctions au sein de l’ONU Femmes, s’est rendue à l’entreprise Green Lady située au sein de la pépinière, où elle a rencontré les femmes gérantes de cette entreprise spécialisée dans la production de plusieurs produits issus de l’exploitation du figuier de barbarie et d’autres produits agricoles et PFNL (produits forestiers non ligneux). Les jeunes filles qui représentent ladite entreprise ont expliqué à la représente du PNUD les différentes méthodes de production ainsi que l’utilisation polyvalente de leurs produits.