Par : Aimen Saheb
La suspension du projet de réalisation de l’unité de production d’azote au niveau du complexe GL1K est en effet passée inaperçue, malgré les pertes qu’endure le géant de l’industrie énergétique SONATRACH, causées par l’incompétence et le manque de professionnalisme de la part du partenaire espagnol.
IBERGASS technologies S.L.U s’est retiré sans l’avoir déclaré à ses employés algériens. En effet, la société espagnole souffre depuis plusieurs mois d’une crise financière qui s’est traduite par un immense retard dans la réalisation de l’unité de production d’azote au complexe GL1K, ainsi que par les dizaines de travailleurs impayés pendant plusieurs mois. La direction générale de l’entreprise espagnole, sise à Valladolid en Espagne, refuse de répondre aux messages de ses employés algériens qui se sentent arnaqués après avoir constaté que les responsables d’IBERGASS n’acceptent même pas de leur adresser les attestations de travail pour pouvoir prouver leurs années d’expérience et trouver un nouvel emploi.
L’entreprise Vallisolétaine a décidé de se retirer en raison de sa situation financière qui s’est dégradée dès le début de l’année en cours. Au début, IBERGASS n’avait pas pu supporter les charges indispensables à la réalisation du projet, notamment les salaires de ses employés. Ensuite, la suspension du traité d’amitié algéro-espagnol en juin dernier, était en effet l’occasion pour les Espagnols pour se retirer, petit à petit de l’Algérie, laissant derrière eux un projet complètement inachevé ainsi que plusieurs dizaines de travailleurs impayés. Malheureusement, la direction de la SONATRACH n’a toujours pas bougé le doigt pour défendre ses intérêts, qui sont aussi l’intérêt de l’économie nationale, ni pour protéger le droit des citoyens algériens travaillant pour IBERGASS.
Le partenaire espagnol qui devait expliquer sa décision n’a pas respecté ses engagements et les obligations indiqués dans le contrat signé en 2018, et ce qui pousse à poser encore plus de questions sur ce sujet, c’est les responsables de la SONATRACH qui s’affichent incapables de réagir jusqu’à ce moment face à cette véritable arnaque.
Il est utile de rappeler que le partenaire espagnol avait décroché son contrat auprès de SONATRACH en 2018 pour la réalisation en EPC (Etude, Procurement et Construction) d’une unité de production d’azote au niveau du complexe GL1K pour un montant de l’offre financière en hors taxe, fixé à environ 9 millions d’euros, avec un délai d’exécution de 22 mois à compter de la date d’entrée en vigueur du contrat (2018). Tandis que la durée de la convention avait été fixée à 42 mois à compter également de la date d’entrée en vigueur du contrat. Et ce, après l’obtention du visa de conformité de la commission des marchés de l’activité CMA/AVL N° 29/18 du 27 novembre 2018, conformément aux dispositions de la directive de passation des marchés en vigueur au sein de SONATRACH.
Il est important de signaler également que l’entreprise avait bénéficié d’un avenant qui entre dans le cadre d’une convention additionnelle avec la SONATRACH, permettant de prolonger le contrat jusqu’à la fin de réalisation de ce projet. D’ailleurs, IBERGASS Technologies S.L.U avait arraché, en avril 2017, un contrat similaire pour la réalisation en EPC d’une autre unité de production d’azote au niveau du complexe GL3Z d’Arzew à Oran, le montant de ce marché s’élevait à 5 millions d’euros.