Tout dernièrement, une télévision algéro-étrangère a été «fermée définitivement» par notre ARAV (Autorité de régulation de l’Audio-visuel). Raison ! La diffusion de « scènes inappropriées » dans un film (de karaté piraté sur le net, nous dit-on par ailleurs, ce qui aggrave le « délit »).
Scènes inappropriées ? Bien pire ! Des « scènes offensantes et contraires aux valeurs de notre société et à notre religion », a-t-on précisé ! La pudibonderie est devenue telle qu’on n’ose même pas décrire le corps du « délit ». Je crois savoir que c’est une affaire de sein lors d’un « chaud ébat » ? Je crois savoir seulement car, en vérité, je n’ai jamais regardé ladite chaîne et je croyais même qu’elle n’existait plus.
Il est certain que son public doit être infime… et qu’il y a, par ailleurs, bien pire. Par exemple, je me souviens avoir déjà entendu, sur une chaîne… algéro-étrangère, alors « bien en cour », un respectable (?) cheikh, emporté par sa colère, lors d’un débat, dire un très, très, très gros mot durant une heure de grande écoute familiale. Aucune réaction officielle ! C’est dire l’évolution de la morale officielle.
On peut citer mille et un autres « dérapages » moraux dans nos médias (le livre et la chanson inclus). Et pourtant ceci n’a (avait) soulevé aucune mesure de rétorsion. Tout juste des protestations surtout de la part d’une frange de la nouvelle génération de « surveillants » de la morale publique (et parfois privée), ayant été formée (ou formatée) par une certaine nouvelle école… et, aussi, par des décideurs voulant se racheter, après avoir « brûlé par les deux bouts » leur jeunesse.
Mais ce ne sont là que des problèmes… presque normaux comme dans toute société en évolution moderne. En fait, le nœud de la problématique, car problématique il y a, réside beaucoup plus dans la cause que dans les effets… les seconds accidentels, la première conjoncturelle liée au fonctionnement du « système ».
Il s’agit de l’assainissement réglementaire du paysage audiovisuel national (Pna)… un paysage qui attend -comme pour la publicité- un ou plusieurs textes réglementaires depuis déjà près de… trois décennies… avec entretemps seulement une loi inappliquée car inapplicable… et des décisions de conjoncture, « cautères sur une jambe de bois ».
Les chaînes de télévision algéro-étrangères vont devoir, très prochainement, se domicilier en Algérie, mais cela suffira-t-il à « normaliser » notre Pna, la domiciliation n’étant nullement une « nationalisation », au sens « nationalité » ; cette dernière étant liée à un agrément en bonne et due forme accompagné de cahiers des charges (générales et particulier)… comme cela se fait pour les chaînes publiques nationales de radio et de télévision. A partir de là, le respect de la morale publique ne sera plus lié aux humeurs d’on ne sait quel décideur ou influenceur de poids ou de posts sur Facebook, mais seulement et totalement à la… Loi. De plus, ceci permettra aussi de lutter contre le phénomène du piratage des contenus produits à et par l’étranger… piratage qui nuit grandement à l’image de marque du pays.
Par : Ahcene -Djaballah Belkacem