Le « piège de Thucydite » est un concept de relations internationales qui désigne une situation où une puissance dominante entre en guerre avec une puissance émergente, la première étant poussée par la peur que suscite chez elle cette dernière du fait de sa montée en puissance. C’est un concept polémologique nommé et théorisé par le politiste Graham T. Allison dans les années 2010. Le nom fait référence à un passage de la « Guerre du Péloponnèse » dans lequel l’auteur, Thucydide, considère (en 1560 av J.C) que la guerre du Péloponnèse a été causée par des réactions fortes des Lacédémoniens, à l’époque inquiets en constatant le rapide développement d’Athènes. La perception de la montée en puissance de la cité-État rivale aurait été pour eux un casus belli majeur, bien qu’inavoué.
Allison soutient que l’histoire du monde regorge d’affrontements armés déclenchés par l’inquiétude ou la paranoïa d’un acteur établi face à l’hybris d’un nouveau rival. Il considère que les États-Unis et la Chine, du fait du développement de cette dernière, sont d’ores et déjà, au début du XXIe siècle, engagés dans une pente presque inéluctable qui les mènera à se mesurer militairement. Une projection pessimiste mais qui correspond, hélas, à la réalité du moment et à l’esprit du temps, les exemples tragiques du passé ne suffisant pas à donner aux homme et surtout aux dirigeants, les leçons idoines. Ce qui se passe, pour les plus grosses des confrontations depuis peu, en Europe de l’Est avec le conflit (en cours !) Ukraine-Russie et en Extrême-Orient à propos de Taïwan et de la Corée du nord (conflits annoncés ?!), est-il, on ne sait encore, en réalité, le prélude à cette nouvelle étape du développement des relations internationales, déjà dénoncée par les « conspirationnistes »… celle du « Nouvel Ordre Mondial » (NOM, ou NWO, de l’anglais new world order), à mon avis expression non d’une coalition occulte qui ourdirait un plan pour instaurer une nouvelle forme mondiale de gouvernance, mais la volonté de puissance ,, passant à l’acte, des grands pays occidentaux (ceux de l’UE), sous la houlette des Etats Unis d’Amérique, mais cette fois-ci par organismes et /ou pays interposés… l’interventionnisme direct ne payant plus causant énormément de dégâts, surtout aux « boys », tout en rapportant beaucoup au complexe militaro-industriel. « Nouvel ordre mondial » ! Ces trois mots ont été prononcés lundi 21 mars par Joe Biden dans un discours devant un parterre de chefs d’entreprise.
Peu de temps après, suite à l’irrespect des accords de Minsk limitant les avancées « Est-iennes » de l’Otan tout particulièrement en passant par l’Ukraine (où était, comme par hasard, « écarté », par une manifestation de rue, un gouvernement pro-russe démocratiquement élu), la Russie, pressentant le danger et se voyant empêchée d’être « européenne », s’insurge et « prend les devants ». Une véritable 3ème guerre mondiale est en train de naître… qui va, cette fois-ci, peut-être, hélas, opposer deux ( ?) grands blocs à volonté de puissance économique plus qu’idéologiques et politiques… les autres, tous les autres (en Afrique, dans le monde arabe et en Amérique latine) étant, déjà, malgré leurs volontés d’existence, immobilisés en raison des multiples problèmes et difficultés internes existants et problèmes, pour la plupart « créés » par les grands de ce monde.
En réalité, la 3ème guerre mondiale a déjà commencé – en Europe, comme pour les grandes guerres précédentes- avec la chute du Mur de Berlin, se propageant dans les Balkans. Elle s’était prolongée au Moyen Orient et en Libye avec toutes les conséquences sur les pays du Sahel africain. Et, ce n’est pas fini ! Avec les changements climatiques dérangeant encore plus les états économiques et psychiques des pays, les populations deviennent encore plus conservatrices et droitières que par le passé, facilitant ainsi les jeux malsains des dirigeants pris aux pièges du pouvoir et de la gloriole. Ne reste plus à espérer que les conflits se limitent à l’utilisation des seules armes conventionnelles.
Par : Belkacem Ahcène Djaballah