Par : Belkacem Ahcene-Djaballah
Le chantier d’un projet de refonte du code communal est bel et bien lancé (Une Commission, qui va être mise en place, ayant pour tâche la révision des codes de wilaya et de la commune, a été annoncée.) … mais il a fallu l’intervention directe du Président de la République ; certainement suite aux innombrables failles décelées lors de l’opération « Eradication des zones d’ombre » (où vivent 8 millions de personnes). Des failles, pourquoi… le comment étant visible chaque jour que Dieu fait, tout particulièrement lors des orages, la gestion des trottoirs, les constructions illicites et bizarroïdes et des « pouvoirs » mal gérés ou pas gérés du tout. Et, hélas, le nombre de présidents d’APC estés en justice est impressionnant. Dans un passé récent, la presse a rapporté qu’on comptait au total 1.600 élus des Assemblées populaires communales ainsi que des chefs de services et agents administratifs des APC qui étaient poursuivis en justice. Certains sont en fuite, d’autres sont détenus et une dernière catégorie voit son dossier en instruction judiciaire et reste suspendue. Ceci pour dilapidation et détournement de deniers publics, trafic d’influence, falsification de documents administratifs et faux et usage de faux. Le foncier est omniprésent dans les dossiers de ces élus, de même que les projets d’utilité publique avec, en toile de fond, la surfacturation des travaux.
Pourquoi tout ce gâchis ? Soit à cause de l’insignifiance des moyens matériels, financiers et humains. Soit dans les interventions externes inopportunes et difficilement évitables (wilayales, parfois trop ou pas du tout interventionnistes, de daïras pour la plupart quasi inutiles, lobbies divers, groupes de pression locaux, pressions claniques et tribales…). Soit, peut-être, et c’est là une question rarement abordée frontalement, dans l’émiettement du territoire et en l’érection de lieuxdits en communes (1.541 pour 58 wilayas dont beaucoup ne survivent que grâce au Fonds commun des Collectives locales). Tout ceci pour satisfaire un ego politico-populiste.
Un peu de tout, de tout un peu !
A mon humble avis, les difficultés viendraient aussi (et surtout ?) de l’incapacité (« Ghir Kapabliine ») des élus, à quelques exceptions près, à g.é.r.e.r leur territoire, se contentant de l’a.d.m.i.n.i.s.t.r.e.r… en se reposant sur le soutien des autorités supérieures et de l’aide rentière.
Une incapacité découlant d’une certaine incompétence, le choix des élus, lors des élections locales, se déroulant bien plus sur des bases groupales et claniques que partisanes et idéologiques… ce qui amène moult dissensions dès les premières réunions des Assemblées. Résultat des courses : ne réussissent -à être élus- que les bons (pas toujours beaux !) discoureurs et autres diseurs bien plus que les bons faiseurs, le diplôme et l’âge ne signifiant pas ou plus, bien souvent, (presque) rien.
Une situation assez délicate qui a arrangé les « profiteurs » et autres contrebandiers ou affairistes de la politique locale. On se souvient de la fameuse « histoire » du président d’APC qui demandait à ses concitoyens de voter une fois de plus pour lui, leur promettant, cette fois-ci, après avoir « travaillé » pour lui-même, d’œuvrer … pour eux.