Il y a peu, la Délégation de l’Union européenne en Algérie avait appelé les demandeurs de visas à ne pas recourir aux intermédiaires pour constituer le dossier administratif exigé par les services consulaires. Elle a même constaté une « recrudescence alarmante des documents frauduleux ou falsifiés qui, après vérification, s’avèrent souvent être le fait d’intermédiaires proposant leurs services pour l’obtention d’un rendez-vous de dépôt et la constitution du dossier administratif »
Bref, indirectement, pour elle, le coupable ne peut être que du côté algérien……soit au niveau des dits- « intermédiaires » ayant la plupart du temps pignon sur rue et Rc en bonne et due forme, soit au niveau des institutions étatiques nationales qui n’arriveraient pas à traiter comme il se doit le mal .
En oubliant que la cause première du « mal » dénoncé est lié, à mon avis, d’abord et avant tout, à une incompréhensible organisation des services étrangers chargés de la délivrance et de l’étude des dossiers concernant les visas :
-On a vu et on voit encore des changements presque continuels des lieux, des entreprises et des procédures et des conditions.
-On a vu et on voit encore des politiques d’octroi des visas qui changent en fonction des évolutions politiques internes et des humeurs politiciennes, selon le pays, selon les conjonctures internationales
-On a vu et on voit encore des pratiques d’intermédiation, certes dénoncées publiquement mais effectives sur le terrain, parfois même encouragées en « douce » par ceux-là mêmes qui les dénoncent
-Enfin, on a vu et on voit encore, des comportements bureaucratiques au sein même des services accueillant les demandeurs de visas….obligeant ces derniers à se rabattre, pour obtenir des rendez-vous, sur des intermédiaires « bien introduits ». Dans un passé récent on a même eu un scandale impliquant des agents consulaires.
On a même l’impression que, malgré l’assurance de la délégation sus-nommée que « les pays membres de l’espace Schengen travaillent ensemble pour garantir un processus coordonné de demande de visa à la fois juste et transparent, tout en contribuant à assurer la sécurité de leurs frontières », comme on dit, « il y a loin de la coupe aux lèvres » , le second objectif a pris le pas sur le premier.
PS : D’après une analyse récente d’un site spécialisé, les Algériens font face à des dépenses élevées pour l’obtention de visas Schengen, ce qui en fait la dépense la plus élevée en Afrique en 2022 avec 15 787 992 $……ce qui permet tout de même d’alléger les budgets de fonctionnements de(s) ( certaines ) représentations diplomatiques (Le Maroc ne dépense que 10 502 448 $ et le taux de rejet n’est que de 28,20% parmi les 423 201 candidatures. Les autres pays africains du top 10 ont des taux de refus qui se situent entre 23% et 43%)………et 45,76% des demandes algériennes de visa ont été rejetées, touchant 392 053 candidats.
Par : AHCENE DJABALLAH Belkacem