Par : Aimen Saheb
La livraison du projet de la nouvelle gare routière du centre-ville de Skikda accuse un retard dû à un conflit entre le maitre d’œuvre, l’entrepreneur chargé de la réalisation et le maitre de l’ouvrage, les autorités locales.
La souffrance des usagers est immense, la vieille gare Mohamed Boudiaf ne satisfait plus aux critères principaux pour mieux accueillir et organiser le transport en commun dans une grande ville, à l’image de Skikda. Cette gare considérablement dégradée sur tous les fronts ne fournit aucun service digne, ni la sécurité pour ses usagers ; en gros, l’ancienne gare Mohamed Boudiaf est en effet une véritable humiliation pour l’ensemble des citoyens qui la fréquentent pour pouvoir se déplacer.
Il est considéré comme un signe de folie que les travaux de la nouvelle gare intermodale ont été lancés en 2008, c’est-à-dire depuis presque 14 ans, sans que le projet ne voit le bout du tunnel jusqu’à ce jour. Un tel projet qui devait représenter un saut qualificatif dans le secteur des Transports, en facilitant la circulation routière, est malheureusement devenu le point noir de la ville qui continue sa route vers un délabrement chaotique.
On peut facilement constater que l’entreprise réalisatrice a complètement abandonné le projet, probablement pour des raisons financières et un violent conflit avec les responsables locaux… Entre-temps, le citoyen continue de souffrir le martyre à l’ancienne gare Mohamed Boudiaf.
Devant être achevés en 2011, les travaux de réalisation de la nouvelle gare se déroulaient à un rythme très lent que même la population se moquait, avec un sentiment de tristesse, de l’avancement illogique des travaux. Tout cela sans évoquer les phases d’arrêt que le projet avait connu tout au long de la période de sa réalisation et qui dépassent parfois les 12 mois sans reprise, tout à fait comme le cas en cette année 2022.
D’ailleurs, les instructions de l’ex-ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, lors de sa visite à Skikda en janvier 2019, insistant sur le financement direct du projet en question par les ressources de la wilaya qui n’ont pas été concrétisées sur le terrain, puisque le budget de la wilaya ne pourrait en aucun cas financer un projet avec de telles exigences financières.
En bref, c’est exactement le genre de projet qu’on pourrait mettre sur la liste des réalisations les plus lentes à travers l’histoire du pays. Aujourd’hui, et comme l’avait déjà noté notre quotidien, l’avenir de ce projet demeure sombre, vu que les moyens et la volonté des élus locaux sont quasi absents pour assurer l’achèvement d’une telle infrastructure.