En page d’accueil, Katia, M’hamed et Younes Issiakhem, expliquent qu'”il est apparu nécessaire de faciliter l’accès à l’authentification d’œuvres mises sur le marché et de permettre aux chercheurs de solliciter l’accès aux fonds documentaires sur l’artiste.”
La plateforme comprend plusieurs sections : une biographie synthétique de M’hamed Issiakhem, un catalogue raisonné, enrichi régulièrement, où ont déjà été référencés plusieurs centaines d‘œuvres et travaux du peintre, ainsi qu’une catégorie faux et contrefaçons, où sont répertoriées plusieurs copies des tableaux d’Issiakhem. Dans un entretien accordé à Alger Chaîne III, Younes Issiakhem a précisé que cette dernière section était née des différentes missions d’authentification qu’il a eu à réaliser. Le site compte aussi un fonds documentaire accessible aux chercheurs et aux étudiants. Ce dernier se compose des correspondances de l’artiste et de travaux illustratifs spécifiques. Il est à noter que tous les contenus de la plateforme sont disponibles en français, en arabe et en anglais.
La vie de M’hamed Issiakhem a été marqué par une mutilation accidentelle de la main droite en 1943. Il fait néanmoins des études brillantes, entre 1948 et 1952, à l’École des Beaux-Arts d’Alger où il a comme professeur le peintre miniaturiste Omar Racim. Il étudie ensuite à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1953 à 1956 et il est pensionnaire de la Casa de Velázquez à Madrid en 1962.
Comme Mohamed Khadda en 1963, il est l’un des membres fondateurs de l’Union nationale des artistes peintres en Algérie et participe à l’exposition « Peintres algériens » qui s’ouvre le 1er Novembre 1963 au Musée national des Beaux-Arts d’Alger. Il devient professeur à l’École des Beaux-Arts d’Alger de 1964 à 1966 puis directeur pédagogique à l’école des Beaux-Arts d’Oran.
Sa peinture, dont les sujets sont puisés dans la vie quotidienne, peut être qualifiée d’expressionniste. Il est aussi dessinateur de presse et créateur de décors de films, de 1973 à 1978. Il dirige en 1977 la réalisation d’une fresque pour l’aéroport d’Alger. Le Ministère du Travail et des Affaires sociales publie à Alger une plaquette dont Kateb Yacine écrit la préface sous le titre Issiakhem, Œil-de-lynx et les Américains, trente-cinq années de l’enfer d’un peintre.
L’artiste s’est imposé dès l’Indépendance comme un artiste de premier plan. Il a reçu le premier Simba d’or de Rome, distinction de l’UNESCO pour l’art africain en 1980. À sa mort, survenue le 1er décembre 1985 à Alger, son nom fut donné à la première grande galerie privée d’Alger.
Le 17 juin 2018, le moteur de recherche Google rend hommage à M’hamed Issiakhem et édite un doodle à l’occasion de son 90e anniversaire.
Par : R.C