Par : M.L
Dans la journée de lundi, les Algériens étaient nombreux à découvrir un champion dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence. Ishak Ghaiou, un jeune annabi, champion de lutte gréco-romaine dans plusieurs compétions de haut niveau, a su se faire remarquer malgré une défaite après un combat acharné. Dans la catégorie des 67 kg, le lutteur Ishak Ghaiou s’est incliné en finale du tournoi méditerranéen de lutte gréco-romaine, face au Turc Murat Furat, récoltant ainsi une médaille d’argent pour l’Algérie. Originaire d’Annaba, Ishak Ghaiou n’est autre que le champion d’Afrique de lutte gréco-romaine en titre. Le jeune homme a, à son actif, plusieurs médailles dont une médailles d’or durant les précédents jeux méditerranéens. Seulement, le quotidien de ce jeune champion n’est pas du tout facile, loin des podiums et des lumières. Le jeune homme, qui vit dans des conditions pour le moins précaires, peine à gagner sa vie avec ce qu’il fait de mieux ; à savoir la lutte gréco-romaine. Ainsi, à Annaba, vous aurez plus de chance de croiser Ishak sur un marché de fruits et légumes que sur un tapis de lutte. Le jeune homme travaille en tant que “porteur”, oui porteur sur les marchés, lorsqu’il n’est pas vendeur à la sauvette dans les rues du centre-ville dans ses meilleurs jours. Le jeune homme vit dans une chambre de 10 m² censée initialement être un débarras qui lui sert également de cuisine. Et, c’est pour régler la location de cette “chambre”, dans le bidonville de Sidi Salem que Ishak gagne sa vie à la force des bras, au quotidien. Cela lui permet notamment de se nourrir et de se procurer le nécessaire pour poursuivre sa passion. Conscient que ces médailles ne lui assurent pas un avenir digne de ce nom, Ishak a repris ses études pour prétendre à un emploi qui puisse lui assurer une certaine stabilité. N’exigeant pas un quelconque traitement de faveur relatif à ses accomplissements sportifs, le jeune homme demande aujourd’hui à bénéficier d’un logement social au même titre que ses concitoyens vivant dans les mêmes conditions de précarité. Ce n’est pas trop demander pour un champion !