Après 10 jours de sa disparition, le jeune avocat et ex-P/APC d’Essebt a été sauvagement assassiné et démembré par des inconnus, sa dépouille a été retrouvée vers 21 heure, avant-hier lundi, enterrée pas loin de l’autoroute Est-Ouest, dans la région de Toumiat, un douar situé entre les deux communes d’El Harrouch et Ain Bouziane. D’après sa cousine, l’avocat Djamel Eddine Chaoui aurait été tué par balle à la tête. Une foule très nombreuse, composée de milliers de personnes, a accompagné, hier soir, le défunt jusqu’à sa dernière demeure.
Victime d’un crime crapuleux, l’ancien maire était sorti dans la nuit de samedi 21 janvier pour ne plus rentrer à jamais, laissant sa famille et ses proches vivre dans l’angoisse pendant plus d’une semaine. D’importants moyens avaient été mobilisés par les services de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale pour tenter de retrouver l’ex-édile communal, mais malheureusement sans succès. La nouvelle de sa mort est tombée comme un couperet, choquant et bouleversant tous les Algériens, particulièrement les habitants de Skikda et de son village natal d’Essebt.
Les précisions du parquet
Dans un communiqué de presse, dont nous détenons une copie, le procureur général de Skikda a indiqué que les éléments de la gendarmerie nationale sont intervenus au niveau du lieu où était enterré Me Chaoui, suite à un signalement faisant état de l’existence de ce qui s’apparente à une « tombe ». Le communiqué du parquet révèle, par ailleurs, que la victime a été tuée à bout portant d’une balle dans la tête.
Le jeune Djamel Eddine avait déjà survécu à une première tentative d’assassinat qui a eu lieu en 2021, une plaine a été déposée comme il l’avait révélé lui-même sur un post publié sur son compte Facebook. En effet, l’ex-maire avait, dans une publication posté le 1er avril 2021, indiqué qu’un individu avait tenté de le tuer en renversant la voiture qu’il conduisait avant que l’agresseur ne lui dérobe 176 millions de centime à l’intérieur de la voiture de Djamel qui avait subi de nombreuses blessures. La plainte déposée par le défunt, il y a près de deux ans n’a pas trouvé une oreille attentive auprès de la justice et a été mise aux oubliettes, malgré la présence de plusieurs « preuves » et l’identification de l’agresseur. “Et si la justice avait réagi rapidement à sa plainte, aurait-il eu le même destin que celui qu’il a eu aujourd’hui ?” s’interrogent certains internautes sur les réseaux sociaux.
Djamel Eddine s’est fait quelques ennemis, trop même et surtout durant son court parcours politique qui n’a duré que quelques mois durant lesquels il occupait le poste de maire au sein de la municipalité d’Essebt. Les membres de l’Assemblée Populaire Communale ont réussi, après avoir essayé de pousser Me. Chaoui vers la démission, à geler l’APC, une décision qui a été prise par l’actuelle wali de Skikda en raison de l’impasse et le conflit aigu entre le maire d’un côté et certains membres de l’APC de l’autre.
Loin de ses convictions politiques et sa vision qui consiste à changer les choses à travers les élections, puis la récupération des postes sensibles accaparés dans passé proche par les corrompus, Djamel en tant qu’avocat avait toujours affiché son soutien pour les détenus d’opinion et les opposants qui étaient au premier rang du Hirak à Skikda durant l’année 2019. Un soutien inconditionnel qui ne s’est pas arrêté sur des publications de solidarité, mais qui s’est traduit en réalité sur le terrain par son engagement dans la défense de plusieurs accusés détenus pour leurs opinions politiques.
C’est malheureusement la fin tragique d’un grand militant, un homme noble qui a consacré sa vie à l’action associative et à la défense des droits humains, tout en respectant les lois de la République ainsi que son statut d’homme de droit.
L’identification et l’arrestation de ses assassins, ne saurait faire taire la douleur causée par cette terrible et brutale disparition, mais ça pourrait mettre du baume au cœur de ses parents qui souffrent le martyr, suite à cette situation d’injustice. Nombreux sont les Algériens qui ont joint leurs voix à celles des proches de la victime, et à celles des robes noires pour réclamer justice pour Me Chaoui, paix à son âme !
Par :Aimen Saheb