Le complexe sidérurgique d’El Hadjar traverse, actuellement, une situation de crise, et non des moindres. Le président du Conseil d’administration, Houari Miloud Kheladi, a été démis de ses fonctions ce lundi, moins d’un an après sa nomination. Une décision qui intervient dans un contexte de paralysie totale de l’activité du haut fourneau, moteur central de la production d’acier.
Selon des sources internes, la révocation de Kheladi serait directement liée à l’incapacité de la direction à atteindre les objectifs de production fixés par le ministère de l’Industrie. Le plan initial prévoyait une production annuelle d’un million de tonnes de fer. Un cap jamais franchi, en raison d’obstacles structurels et managériaux persistants.
Un climat de défiance et des dysfonctionnements persistants
Sur place, il est question d’un climat de gestion jugé «défaillant», alourdi par une série de scandales financiers impliquant des responsables successifs. Ces irrégularités ont freiné les efforts de relance, malgré les injections de fonds publics et le soutien politique accordé ces dernières années pour remettre l’outil industriel à niveau.
À ces difficultés s’ajoute un incident survenu il y a moins d’une semaine : un incendie dans une unité de traitement des matériaux plats, perturbant non seulement la chaîne de production, mais aussi les engagements contractuels du complexe vis-à-vis de ses partenaires.
L’arrêt brutal du haut fourneau, dont les causes n’ont pas encore été officiellement communiquées, accentue l’incertitude sur la reprise de l’activité. Pour rappel, la capacité théorique du site est estimée à deux millions de tonnes d’acier liquide par an. Un seuil encore loin d’être atteint.
Un avenir suspendu à une nouvelle gouvernance
À Annaba, l’inquiétude est palpable. Le complexe d’El Hadjar reste l’un des rares piliers de la production sidérurgique nationale, un outil stratégique dans le tissu industriel algérien. Chaque journée d’inactivité renforce les tensions économiques locales et nationales.
La nomination d’un nouveau dirigeant apparaît, désormais, comme un enjeu majeur. Celui-ci devra faire preuve d’une maîtrise rigoureuse de la gestion industrielle, tout en reconstruisant la confiance auprès des partenaires économiques. Une tâche qui s’annonce ardue, mais incontournable, pour espérer redonner un souffle à ce géant affaibli.
Par : M.L












