Par : Aimen Saheb
Exploitation illicite des plages, parkings illégaux gérés par des voyous, climat d’insécurité et absence totale des autorités… les plages de l’ex Jeanne d’Arc demeurent durant le début de cette saison entre les mains des groupes de gangs, en dépit des mesures prises dernièrement par la wali de Skikda, Mme Houria Meddahi.
En premier point, ce qu’il faut dénoncer d’abord c’est l’absence de la municipalité qui ne fait absolument rien face à ces clochards qui s’attaquent directement aux citoyens infortunés, plusieurs baraques et kiosques ont été érigés illégalement, des tables de billards et de babyfoot sont placés un peu partout tout au long de la corniche, gérés par des jeunes qui avec leur langage vulgaire terrorisent les familles qui se baladent pour se détendre. Les riverains et les touristes déplorent que les élus de l’APC ne fassent pas leur travail pour sécuriser et améliorer l’environnement à l’ex Jeanne d’Arc. A titre comparatif, et contrairement à ce qui a été fait à Stora en matière de sécurité (barrages, patrouilles, chasse aux parkingueurs et squatteurs de plages…) est tout à fait ce qui manque à Larbi Ben M’hidi, l’absence de ces éléments indispensables pour la relance du tourisme, a laissé le champ libre aux squatteurs qui dominent le littoral.
Les squatteurs de plage commencent dès 6h du matin à Larbi Ben M’hidi, plus précisément au niveau de la plage de La Descente à côté de l’hôtel Titanic, à planter leurs tables et parasols afin d’occuper tout l’espace de la plage, donc forcer les estivants à payer cher pour se permettre d’avoir une place près de la mer. La façon dont les membres du groupe qui domine La Descente traitent les citoyens vacanciers leur donne envie de ne plus revenir à Jeanne d’Arc, les familles sont aussi privées de se balader dans la corniche par peur de s’affronter avec les bandes qui ne respectent dans aucun cas les estivants venant des quatre coins du pays.
Les parkingueurs eux aussi agissent en toute liberté et font la loi à La Descente en rackettant impunément les touristes qui se trouvent encore forcé à payer des sommes qui varient selon la marque du véhicule. Enfin les estivants payent pour éviter une bagarre qui peut se terminer mal face à des jeunes drogués qui n’ont rien à perdre et qui sont prêts à tout pour gagner quelques dinars, voire des millions de centimes par jour. Et pour dire les choses comme elles sont en réalité, tout ce désordre qui s’installe à Larbi Ben M’hidi se déroule à ciel ouvert et à la vue de la brigade de gendarmerie qui n’est qu’à 50 mètres seulement de La Descente.
Ces scènes tristes qui règnent à l’ex Jeanne d’Arc ressemblent sans exagération à la ville de Medellin durant les années 80, où les narcotrafiquants dominaient la ville et la Colombie toute entière. Et effectivement, ces mêmes groupes de squatteurs qui dominent largement La Descente s’adonnent aussi à gérer le business de la drogue dans l’impunité et sans aucune peur de se faire repérer par les services de sécurité. D’ailleurs, les riverains évoquent une certaine complicité qui permet à ces groupes d’agir ainsi.
Enfin, la gratuité des plages au profit des estivants est loin d’être réelle sur le terrain. En pratique, l’accès aux plages de Larbi Ben M’hidi, en particulier La Descente, est malheureusement payant à des prix exorbitants qui contrarient les décisions prises par la wali et les hautes autorités avant le lancement officiel de la saison estivale. D’ailleurs, les doléances transmises et les appels lancés par les riverains et les propriétaires des complexes touristiques n’ont pas été pris au sérieux et n’ont malheureusement pas suscité l’intention des autorités locales pour implanter un poste de gendarmerie à l’entrée de l’ex Jeanne d’Arc, ce, avant que l’irréparable ne soit commis.