Par : Aimen Saheb
Le nouvel hôpital de Skikda connaît dernièrement un manque pénalisant en matière d’équipements et de personnels, l’admission de plusieurs personnes aux urgences peut incontestablement bloquer entièrement l’hôpital.
Hier, à l’aube, on s’est rendu aux urgences de l’hôpital Abderezak Bouhara sis à la localité dite « Cicel », les lits sont déjà tous pris, aucune place pour accueillir d’autres nouveaux malades. Quelques minutes après, une ambulance arrive avec un jeune blessé qui s’est coupé la main, apparemment dans un conflit entre gangs de quartiers, le personnel médical s’est retrouvé impuissant face à l’état du jeune dangereusement blessé, vu que les moyens disponibles ne permettent guère de réaliser une intervention chirurgicale au niveau des veines de la main du patient, une scène choquante qui témoigne de la défaillance générale qui règne dans cet hôpital. Plus tard et, suite à une lourde pression exercée par ses 3 amis, le malade a été finalement transféré en urgence vers le CHU d’Annaba pour subir une opération d’urgence. Peu après, le même drame s’est reproduit, 3 autres ambulances sont venues transportant une famille de 6 personnes dont 2 jeunes, un enfant et leurs 2 parents qui se trouvent dans un état critique après avoir inhalé du gaz naturel, suite à une fuite au niveau du chauffe bain. A leur arrivée, l’alarme a été déclenché au niveau de l’hôpital, les infirmiers endormis dans les bureaux se sont tous réveillés, le manque de brancards a obligé le personnel soignant à faire face en premier lieu aux cas considérés plus graves, heureusement l’état des victimes s’est rapidement amélioré et le drame a été évité. Un autre jeune d’une trentaine d’années était allongé à l’entrée des urgences, souffrant d’une fracture au niveau de sa jambe, aucun chariot n’est disponible pour l’amener vers la salle des soins. Même les patients, ayant la chance d’arracher un lit hospitalier, se sont retrouvés pris en charge dans un milieu complètement aseptisé, selon l’une des infirmières : la dégradation de la qualité d’accueil est en partie due à la surcharge des salles.
Toutefois, la compétence et la bonne foi des médecins et du corps médical ne sont pas à remettre en cause, il y a un vrai problème de gestion de ces structures, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement de l’hôpital en équipements de santé, particulièrement les chariots d’urgence et les autres matériels nécessaires pour bien prendre en charge les patients lorsqu’il s’agit d’une situation critique.