La grève, qui paralyse depuis trois jours le marché de gros des fruits et légumes de la wilaya de Biskra, plonge la région dans une crise sans précédent, avec des conséquences économiques et sociales alarmantes. Ce mouvement de protestation, entamé par les commerçants grossistes, s’inscrit dans une contestation de la hausse des tarifs de location des stands, jugés exorbitants par les grévistes. Si, à première vue, cette revendication semble se limiter à un conflit entre exploitants et autorités, les répercussions s’étendent bien au-delà du marché, affectant l’ensemble du tissu économique et social local.
En effet, dès l’annonce de la grève, les prix des fruits et légumes ont connu une flambée spectaculaire, provoquant une véritable onde de choc parmi les consommateurs. Ces derniers, déjà confrontés à un pouvoir d’achat difficile, se retrouvent à payer des prix exorbitants pour des produits essentiels. L’offre, quant à elle, s’amenuise chaque jour un peu plus, à mesure que les détaillants peinent à s’approvisionner. La rareté des produits pousse ces commerçants à chercher des alternatives dans des marchés plus éloignés, souvent situés dans d’autres wilayas, engendrant des coûts supplémentaires et une baisse des marges pour les détaillants. Cette migration massive vers des marchés alternatifs accentue la pression sur un secteur déjà fragilisé.
Outre l’impact direct sur les prix, la grève a également provoqué une mise au chômage forcée de plus de 200 travailleurs (manutentionnaires, transporteurs, et autres employés). Ces derniers, souvent issus de milieux modestes, voient leur quotidien chamboulé.
Par ailleurs, cette suspension d’activité perturbe tout un réseau d’approvisionnement en fruits et légumes. Les commerçants d’autres régions, dépendant de ce marché, sont eux aussi impactés économiquement.
Ainsi, les autorités locales sont appelées à intervenir rapidement pour trouver une solution pérenne. Les commerçants grévistes exigent une révision immédiate des tarifs de location, et les autorités laissent planer le doute sur ses répercussions à long terme. L’absence d’un dialogue constructif alimente la frustration des grévistes. La situation sur le terrain reste tendue. Impuissants, les consommateurs observent la flambée des prix. Cette grève, si elle se prolonge, pourrait entraîner une déstabilisation encore plus profonde du secteur agricole et commercial de la région.
Dans ce contexte tendu, il est impératif de réviser les tarifs de location, constituant une première étape vers un apaisement des tensions, suivie d’un dialogue approfondi entre toutes les parties prenantes.
En définitive, cette grève met en évidence le rôle central des marchés de gros dans la chaîne d’approvisionnement nationale. Les regards sont désormais tournés vers les autorités locales, qui doivent faire preuve de réactivité pour éviter que cette crise ne s’aggrave davantage.
Par : N.BENSALAH