Par : Adam S
Alors que le prix du poulet connaît depuis quelques jours une baisse sensible, voire un effondrement par rapport au niveau qu’il a atteint au mois de Ramadhan, c’est la filière avicole qui se retrouve plongée dans une crise. C’est du moins l’avis d’initiés, qui avertissent sur le risque d’une faillite totale de la filière dans la wilaya de Jijel, et certainement ailleurs, dans le reste du pays, si cette crise persiste. À en croire les mêmes avis, ce risque est pris au sérieux surtout que le prix de l’aliment de la volaille a encore augmenté, dépassant désormais les 10.000 DA, le quintal. Ce risque a encore été accentué par la disponibilité d’un produit qui ne trouve presque plus preneur. Face à cette offre, c’est la demande qui a baissé, selon ce qui est déploré. Après le Ramadhan, la consommation a nettement baissé, ce qui a engendré une offre importante face à une demande qui se réduit de jour en jour pour cause d’un pouvoir d’achat du consommateur en pleine érosion. Les abattoirs ne se pressent plus à passer commande auprès des aviculteurs, qui enregistrent des pertes sèches allant jusqu’à 50.000 DA par jour pour un poulailler de 2.000 sujets. Ces pertes sont dues à l’absence, sinon à la baisse des commandes, selon les mêmes explications. L’on affirme, à ce titre, que le prix de revient du kilo du poulet atteint les 260 DA, alors que les aviculteurs le cèdent à 200 DA pour éviter davantage de pertes. Chez le détaillant, il est fixé à 300 DA, voire moins, depuis quelques jours. C’est dire la complexité d’une filière qui souffre de l’absence d’une entraide entre les aviculteurs pour affronter un tel contexte. D’où l’importance de la création de coopératives avicoles pour contrôler la filière et mettre à la disposition des producteurs les moyens d’affronter et de surmonter de telles crises. À défaut, on avertit sur le risque d’une faillite inévitable. C’est dans ces conditions que le prix du poulet risque d’augmenter et d’être encore plus cher à l’avenir, une fois l’activité abandonnée par les aviculteurs qui auront subi de grosses pertes. Ce constat est encore fait par des initiés au rouage d’un circuit victime d’une crise due principalement à la hausse du prix de l’aliment. Selon les mêmes initiés, le nœud du problème se situe justement dans cette hausse, qui ne connaît pas de répit. Dans les conditions actuelles, les aviculteurs n’ont plus de choix que de travailler à perte ou d’abandonner leur activité. Sauf que pour le consommateur, c’est le malheur des uns qui fait le bonheur des autres qui le fait profiter de cette aubaine pour s’offrir du poulet à bas prix. Et pour cause, de 500 DA, le kilo, la viande blanche est passée à 300 DA.