Par : Hamid Daoui
Depuis des années, le problème lancinant de la délocalisation des écuries du centre-ville d’El-Khroub taraude les esprits de nombreux citoyens, désormais « pétris » dans la « citadinité ». C’est le résultat du volontarisme imprimé par les pouvoirs publics dans le développement accéléré des constructions modernes, tous azimuts, ayant métamorphosé le paysage du village rural d’autrefois en ville urbaine hybride où cohabitent les résidus de l’ancien avec la modernité « bétonnée » !
Cette volonté politique de délocalisation des étables, installées en milieu urbain, avait animé des élus locaux du mandat municipal 2012/2017 soucieux, semble-t-il, de l’environnement devenu en vogue y compris au sein de l’exécutif de la wilaya de Constantine.
Mais le rapport des forces en présence d’alors, prévalant jusqu’au jour d’aujourd’hui, était en défaveur de cette mesure salubre de délocalisation qui devait ébranler la vocation « originelle » du village ancien et, par conséquent, entrainer la délocalisation du marché à bestiaux et du souk hebdomadaire qui va avec.
Cependant, il faut rappeler les efforts déployés par l’APC, en particulier par son président, l’ex-ministre de la Santé, A. Aberkane, quoique lié par des affinités avec des forces conservatrices constituées des éleveurs et maquignons comme étant « son vivier électoral », à convaincre ses pairs et au-delà les autorités de wilaya, notamment la direction des services agricoles (DSA) et des tiers, la plupart issue du milieu universitaire. Ceci afin d’établir un projet alternatif dont les coûts ont été estimés à 17 milliards de centimes pour la réalisation de ce changement radical, au lieudit Fantaria, situé paradoxalement dans la contrée rurale d’Aïn-N’hass, instituée comme étant le nouveau « pôle urbain » du prolongement de la nouvelle ville Massinissa !
Ce projet tomba à l’eau après avoir obtenu des accords de la part des autorités locales et gouvernementales, pour des raisons, semble-t-il, liées au financement au moment où la manne de la rente des hydrocarbures commença à tarir avec la chute du baril.
Néanmoins, il faudrait reconnaitre à la vérité que l’APC n’a pas pour autant baissé les bras. Elle a entrepris une lutte sans merci par l’éradication des écuries clandestines installées en milieu urbain dans tous les quartiers résidentiels de la ville, sans y parvenir totalement.
Et ce problème épineux de l’environnement reste encore posé de nos jours et les cinq étables agréées du centre-ville existent encore.
Parmi elles, l’affaire d’une écurie a fait l’objet d’un différend, toujours pendant, semble-t-il, devant les tribunaux, entre l’occupant menacé d’expulsion des lieux et le repreneur ayant acheté ce bien immobilier qui aurait été débouté pour « défaut de compétence » de la juridiction, à en croire notre source avisée. Elle dénonce l’instrumentalisation abusive par l’APC en exercice à faire expulser l’occupant par un simple acte extra-judiciaire, sans passer par l’aval des services de l’urbanisme et de l’environnement.
C’est dire les résistances farouches persistantes qui empêchent la réalisation de la salubrité publique pour un enivrement sain dans une ville en pleine expansion de modernisation, hybride, faut-il le préciser, sur fond de bradage foncier, hypothéquée et clochardisée, au détriment des équipements publics et de services vitaux pour les administrés !