Hier, aux environs de 13h, un ouvrier de 34 ans a tragiquement perdu la vie sur un chantier situé à Bouzaaroura, dans la commune d’El Bouni. Originaire de Boussedra, la victime a été mortellement électrocutée en pleine activité professionnelle. Ce drame, qui vient s’ajouter à une série d’accidents similaires dans la région, soulève de graves interrogations sur les normes de sécurité appliquées dans les chantiers de construction, notamment ceux gérés par des entreprises privées.
Cet incident rappelle un précédent drame survenu le 17 novembre dernier dans la zone industrielle d’Essarouel, où un homme de 47 ans, non employé de l’usine Raylan, spécialisée dans les appareils électroménagers, a été électrocuté dans des circonstances encore floues. Ces deux tragédies, bien que distinctes, révèlent un point commun alarmant : la récurrence des manquements aux règles de sécurité sur les lieux de travail.
Conditions précaires et protections insuffisantes
Sur de nombreux chantiers, les normes de sécurité, pourtant obligatoires, semblent reléguées au second plan. Casques, gants isolants, chaussures de sécurité et autres équipements de protection individuelle (EPI) ne sont pas systématiquement fournis aux travailleurs. De plus, la formation sur les risques spécifiques liés à l’électricité ou à la manipulation d’appareils dangereux demeure souvent inexistante.
Les entreprises privées, particulièrement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, sont fréquemment pointées du doigt pour leur négligence en matière de sécurité. Les budgets alloués aux équipements de protection sont parfois jugés comme des dépenses superflues, une attitude qui met directement en péril la vie des employés.
Des lois en place, mais peu appliquées
Bien que la législation algérienne impose des normes strictes de sécurité au travail, leur mise en œuvre reste problématique. Le manque de contrôles rigoureux par les autorités compétentes, combiné à une faible culture de la prévention, aggrave cette situation.
Selon plusieurs experts, il est urgent d’instaurer des mécanismes de suivi plus stricts et de sanctionner sévèrement les employeurs qui ne respectent pas leurs obligations.
Appel à des réformes structurelles
Pour éviter que de tels drames ne se répètent, les syndicats et associations de défense des droits des travailleurs appellent à des réformes structurelles. Ces réformes incluraient une sensibilisation accrue des employeurs, des formations obligatoires pour les employés et des inspections plus fréquentes des sites de travail.
En attendant, les victimes comme cet ouvrier de Bouzaaroura ou celui de l’usine Raylan paient de leur vie le prix de ces manquements. Ces tragédies doivent servir d’électrochoc pour repenser la sécurité dans tous les secteurs d’activité et garantir à chaque travailleur un droit fondamental : celui de rentrer chez lui sain et sauf après une journée de labeur.
Par : Mahdi AMA