Par : A.A_K
Notre rédacteur en chef, Mustapha Bendjama, a été placé, hier mercredi 1er juin, sous contrôle judiciaire par la juge d’instruction de la troisième chambre, près le tribunal d’Annaba.
« La juge d’instruction vient de me placer sous contrôle judiciaire suite à une plainte de l’actuel wali d’Annaba, Djamel Eddine Berrimi, qui me reproche d’avoir révélé la tenue d’un mariage à la salle Tassili tout au début de la crise sanitaire et alors que la loi algérienne interdisait la célébration des mariages », a écrit le rédacteur en chef de Le Provincial sur sa page Facebook. Il a précisé qu’il était poursuivi pour « diffamation » et « atteinte à l’intérêt national ».
« M. Berrimi m’a pourtant promis qu’il allait retirer « les plaintes » qu’il a déposées contre moi (il y en a au moins 2) », a ajouté Mustapha Bendjama, en affirmant que « ceux qui n’ont pas respecté les lois de la République en organisant le mariage s’en tirent bien, sans aucune poursuite connue. »
« On m’a aussi reproché d’être intervenu sur la chaîne Al Hadath à propos de cette même affaire. On m’a aussi questionné sur Khaled Drareni, la juge m’a reproché d’avoir participé à un sit-in de soutien en faveur de Khaled et d’avoir porté une pancarte ‘‘Libérez Khaled Drareni’’ ; une tentative ‘‘d’influencer la justice’’, a estimé madame la juge », affirme M. Bendjama avant de conclure que « Le journalisme n’est pas un crime ».
Une avalanche d’affaires
Cette affaire est la sixième d’une longue série de poursuites que M. Bendjama subit depuis près de deux ans. En à peine une semaine, notre rédacteur en chef s’est rendu à trois reprises au tribunal et à la Cour de justice d’Annaba. Dimanche, le journaliste était devant le juge de la Cour d’Annaba pour être jugé en appel pour « atteinte à l’intérêt national », mais le procès a été reporté pour le 20 juin 2021. Une affaire où il a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et 20.000 DA d’amende en première instance. Lundi il devait être jugé pour diffamation, suite à la révélation d’un « mariage clandestin » (un deuxième organisé au niveau de « chez Sam », un fast-food à Chapuis), le 19 mars dernier, en pleine crise sanitaire et alors que tous les rassemblements de ce genre étaient interdits par les autorités publics. Le procès a lui aussi été reporté sine die.
Le 20 juin, il est appelé à se présenter à la Cour de justice d’Annaba pour être jugé sur deux dossiers distincts, portant le même chef d’accusation et pour lesquels il a été condamné à la même peine pour chacun des deux.
Le 30 juin, il sera encore à la Cour de justice pour répondre du chef d’accusation de « outrage à corps constitué », suite à une plainte déposée à son encontre par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Dans cette affaire il a obtenu la relaxe en première instance.
Pour rappel, M. Bendjama a déjà été relaxé en première instance et en appel, dans une sixième affaire où il était accusé d’« incitation à attroupement non-armé », « opposition au déroulement de l’opération électorale en entravant l’exécution de l’autorité indépendante des élections » et « l’opposition à travers un rassemblement à des actions autorisées par l’autorité publique ».