Par : Aimen Saheb
Une chute accidentelle d’une passerelle s’est produite mercredi dernier au niveau de la nouvelle jetée maritime, dénommée ‘’El Djadid’’, l’accident a fait 3 blessés dont 2 sont dans un état grave.
Les 2 blessés souffrant de plusieurs fractures ont été évacués en urgence vers l’hôpital d’Annaba, les employés dénoncent un environnement malsain qui contrarie les normes de sécurité au sein du chantier géré par l’entreprise chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC). Les victimes ont été, selon nos sources, recrutées il y a quelques temps et ne possèdent pas de badge qui représente l’un des facteurs les plus importants dans la sécurisation des chantiers.
En effet, cet accident a permis aux employés de ce chantier de mettre le point sur les conditions dans lesquelles ils travaillent, soit du côté de l’entreprise chinoise ou le sous-traitant local chargé de la partie du chantier où l’accident s’est déroulé. Les travailleurs dénoncent le non-respect des règles de sécurité au sein du chantier et l’absence des responsables de l’HSE ; la construction de la nouvelle jetée se passe dans un environnement de travail le moins que l’on puisse dire est dangereux.
Nous avons également contacté un responsable qui ne veut pas que son identité soit connue, il nous a livré des informations sur le déroulement des travaux ; d’après lui, les responsables sur le terrain forcent les employés à avancer les travaux sans se soucier de leur situation ou des risques qui menacent leur vie, « tout ce qui est dit sur les conditions du travail au nouveau port est vrai. Dans ce secteur accidentogène, les Chinois et les sous-traitants locaux s’en fichent royalement de l’employé algérien. Question de sécurité, les règles et les consignes ne sont pas appliquées sur le chantier. En outre, la nature des travaux de construction sur ce site (le travail en hauteur, avec du courant électrique ou encore les déplacements de grands volumes de matériaux) et les outils et équipements utilisés sont sources d’accidents graves, voire mortels et nécessitent une vraie prise en charge pour sauver la vie des employés ».
Cet accident qui aurait pu coûter la vie à 3 personnes n’est qu’une preuve de plus qui confirme le laisser-aller subi par les ouvriers, leur vie est en jeu et les conséquences pourront être encore plus lourdes si l’entreprise gérante ne revoit pas sa politique de sécurité. Assurer la sécurité des travailleurs est une notion essentielle et primordiale à différents titres, notamment dans un projet d’une telle importance pour le GNL.
Enfin, ce qui se passe à la nouvelle jetée maritime suscite la colère des travailleurs qui réclament la mise en disposition des équipements de sécurité nécessaire à la protection physiques des ouvriers, mais aussi les équipements de protection sur le chantier et ses abords afin d’éviter la reproduction d’un tel accident qui pourrait prendre la vie de n’importe qui.
Une enquête doit également être ouverte pour préciser les circonstances dans lesquelles s’est déroulé l’accident et pour lever le voile sur les conditions des employés au sein du chantier et qui contrarient le code du travail.