Par : M. Rahmani
Les élections présidentielles, suivies du référendum sur la constitution ont été une jauge pour mesurer le degré d’adhésion des citoyens à la chose politique et ont été, de ce fait, révélateurs d’une désaffection et d’une indifférence qui se sont exprimées à travers des taux de participation bien en deçà des attentes avec respectivement 39,88 % et 23,7 %.
Des taux qui tendent à se confirmer et peuvent même être revus à la baisse au vu de la tendance très perceptible ces derniers temps dans les milieux populaires, particulièrement au niveau des quartiers populeux où, contrairement aux consultations d’il y a quelques années rien n’indique qu’il y a véritablement campagne électorale.
En effet, les permanences des candidats ne sont plus aussi fréquentées qu’avant, excepté quelques individus pour la plupart appartenant à la même famille ou quelque relation proche sans plus ; l’on n’entend plus ces musiques du terroir ou ces chants patriotiques diffusés via des hauts parleurs au volume poussé à fond, encore moins ces cortèges de voitures sillonnant les quartiers pour faire la promotion de tel ou tel candidat.
On colle les affiches des candidats ou des partis à la va-vite, de préférence de nuit comme pour ne pas être vus et les meetings organisés ne drainent plus les foules, c’est tout juste des salles où une présence clairsemée fait office d’assistance.
Ce désaveu de l’électorat, cette désaffection et cette indifférence ne sont en fait que le résultat de comportements des précédents candidats dont les promesses faites n’ont jamais été tenues, des candidats élus qui se sont servis au lieu de servir le citoyen qui les a élus pour le représenter mais qui ont lamentablement failli. Et, cerise sur le gâteau, certains grands pontes de la politique n’ayant plus le droit de se représenter pour un mandat de député ont candidaté leurs enfants, une sorte de legs pour leur progéniture et pour signifier que le domaine de la politique leur reste réservé.
Cette situation qui constitue une menace pour la crédibilité de ces élections du fait d’un boycott plus que vraisemblable et qui portera un coup sérieux à la crédibilité des futurs « élus » a amené des politiques et des candidats à lancer des appels à travers le pays pour un vote massif le 12 juin prochain.
Ainsi des chefs de partis à l’instar du FLN, du RND, du Front de l’Algérie Nouvelle (FAN), du Mouvement El Bina, du TAJ et d’El Islah en meeting en différents lieux du territoire national, (Souk-Ahras, Tlemcen, Constantine, El Eulma, Guelma, Béchar) ont tous parlé d’une même voix pour appeler les électeurs à aller voter en masse le 12 juin prochain.
Tous s’accordent à dire qu’il s’agit là d’élections importantes pour l’avenir du pays, ce sont des élections de la dernière chance, elles seront propres et honnêtes et que grâce à cette participation qu’ils veulent forte, la route sera barrée aux opportunistes et à tous ceux qui veulent semer le chaos dans ce pays car l’Algérie est ciblée par plusieurs parties. Il s’agit, selon ces hommes politiques, d’un rendez-vous qui permettra d’asseoir la volonté du peuple, de préserver l’unité du pays et sa souveraineté et de déjouer toutes les tentatives visant sa stabilité.
La participation à ces législatives est devenue le véritable enjeu de ces élections car si le taux sera aussi bas que les précédents, la représentativité des futurs élus sera altérée, ce qui n’est pas pour arranger les choses car l’Assemblée populaire nationale comme son nom l’indique doit représenter entièrement et pleinement le peuple.