Un phénomène qui prend de l’ampleur dans les grandes villes, notamment Annaba. Une ville qui est devenue un lieu privilégié des constructions illicites perchées sur les terrasses d’immeubles au grand dam des locataires impuissants.
Au moment où les pouvoirs publics s’inquiètent sur la pléthore des constructions illicites à même le sol, la wilaya d’Annaba compte quelque 22.000 bâtisses. Le chiffre est moins important concernant les baraques suspendues.
Au centre-ville, à travers plusieurs quartiers, les toits en tôle rouillée font désormais partie du décor discret des hauts d’immeubles. Des édifices de l’ère coloniale, à valeur historique pour certains, contrastent avec des taudis délabrés sans aucune norme urbanistique. Ces derniers servent souvent de gite à un jeune couple, victime de l’éternelle crise de logement ou une «résidence secondaire» à un ancien locataire de l’immeuble, destinée à ses grands enfants.
Presque tous les quartiers sont concernés par ce phénomène, la Colonne, la Ménadia, Saint Cloud et la rue Ibn Khaldoun (ex-Gambetta), mais aussi la Vieille Ville ou encore le quartier de l’Avant-port. L’exemple le plus édifiant est celui d’un squatteur qui s’est même permis d’ériger, au-dessus d’un immeuble en R+2, classé menaçant ruine, un duplexe. Quant au «propriétaire», il n’est nullement inquiété par les Services techniques de l’APC et ceux de l’OPGI. Il a engagé même des travaux titanesques sans se soucier des conséquences sur la vieille structure de l’immeuble et menace le voisinage, ainsi que l’un des vestiges historiques de la ville,
notamment la citadelle Hafside toute proche. Une dame, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dénonce ce conflit qui dure depuis deux années. Elle appelle à l’application de la loi et demande l’ouverture d’une enquête administrative.
Mais, en réalité, comme nous dira un jeune architecte, «Ce genre de transformations représente un réel danger pour la construction de ces vieux immeubles. Il est grand temps que les responsables concernés se penchent sur ce phénomène alarmant qui prend de l’ampleur, si les services compétents ne réagissent pas avec fermeté. Sous d’autres cieux, les toits d’immeubles servent à une agriculture urbaine par la création des espaces entretenus par des individus qui produisent collectivement des aliments et autres végétaux dans des jardins collectifs en toiture.»
Par : A.Ighil