L’Émirati Taqa a définitivement abandonné son projet de racheter l’espagnol Naturgy partenaire de Sonatrach dans le « Medgaz ».
« Nous avons étudié l’opération l’an dernier, cela n’a pas fonctionné, et il n’est pas dans nos plans actuels de relancer ces discussions », a déclaré Steve Ridlington, directeur financier de Taqa, selon « Invertia », le portail spécialisé en marchés, entreprises, économie et médias du groupe de presse El Español.
« Lors d’un récent appel avec des analystes pour présenter les résultats trimestriels du groupe, Ridlington a non seulement nié l’existence de discussions en cours, mais il a aussi exclu Naturgy des priorités stratégiques de Taqa », a ajouté la même source, soulignant que le responsable de Taqa a déclaré : « Je sais qu’il y a eu des spéculations dans la presse, mais elles ne reposent sur rien de ce que nous faisons actuellement ».
Le média rappelle, d’ailleurs, que CriteriaCaixa, principal actionnaire de Naturgy avec 26,7 % du capital, avait assuré fin mars à la Commission espagnole du marché des valeurs (CNMV) qu’il ne menait « aucune négociation avec un quelconque groupe investisseur » concernant sa participation dans Naturgy.
Et si ces précisions ont été apportées c’est parce qu’après l’« offensive » de Taqa en avril 2024, des informations avaient fait état, au mois de mars dernier, d’une remise sur la table de ce projet émirati.
Des discussions qui avaient échoué, a indiqué le même média espagnol, « principalement en raison de désaccords sur le contrôle de l’entreprise, le prix d’achat, ainsi que des tensions diplomatiques entre Abou Dhabi et l’Algérie ».
Aujourd’hui, il semble donc que le rachat de Naturgy par Taqa est définitivement écarté.
Déplacement de Francisco Reynés au mois d’avril à Alger
Il est à rappeler, à cet effet, que quelques semaines après la circulation de ces informations relatives à une deuxième tentative de rachat par le groupe émirati, Francisco Reynés, patron de Naturgy, a été accueilli à Alger par Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach.
« Cette rencontre a été l’occasion d’examiner les moyens de renforcer la coopération existante entre le Groupe Sonatrach et Naturgy, notamment dans le domaine de la commercialisation du gaz naturel », avait indiqué le communiqué de la compagnie pétrolière nationale.
« M. Francisco Reynés a réaffirmé l’engagement de Naturgy à renforcer et élargir les domaines de coopération avec le partenaire algérien, à travers le développement de nouveaux projets dans les secteurs du pétrole, du gaz et desénergies renouvelables, dans l’intérêt commun des deux parties », avait ajouté la même source.
L’Algérie a toujours vu apparemment d’un mauvais œil qu’une tierce partie, devient actionnaire majoritaire de Naturgy, et en prenne par conséquent le contrôle, sachant que Naturgy, dans lequel Sonatrach détient 4% des actions, est le partenaire du groupe pétrolier national, à hauteur de 49% (les 51% restants étant détenu par Sonatrach), dans le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne.
Jusque-là, c’est le holding espagnol, CriteriaCaixa, qui est le premier actionnaire dans Naturgy avec 26,7 %.
Lors de son offensive, Taqa négociait le rachat des actions des deux fonds d’investissement américains, GIP et CVC, qui détiennent chacun 20 % du capital de Naturgy.
Donc, si l’opération avait abouti, Taqa allait devenir principal actionnaire avec 40%.
Par : Elyas Abdelbaki












