Le complexe sidérurgique Al Solb El Hadjar risque de se retrouver, encore une fois, dans la tourmente. L’arrêt de production du haut fourneau de la fonte liquide plane en raison d’une rupture de stock de coke. Un combustible essentiel pour le fonctionnement du HF2. Il faut savoir que depuis le début de l’année, jamais le HF2 n’a connu autant d’arrêts pour diverses raisons, entre arrêts programmés et des arrêts dus à des incidents. Ainsi, ces arrêts à répétition du haut fourneau, assurent les sidérurgistes, ont des effets désastreux sur son fonctionnement, sur sa durée de vie, mais aussi sur sa surconsommation de coke, ce qui a souvent provoqué l’épuisement du stock avant même l’arrivée d’une cargaison, au port d’Annaba.
Selon notre source, « le HF2 nécessite 1.500t/jour pour le faire redémarrer en temps normal ». Une situation préjudiciable à plus d’un titre pour une entreprise dont les difficultés financières persistent et qui croule sous d’importantes dettes évaluées à plusieurs dizaines de milliards. Malgré une réserve de brames –un produit semi-fini– constituée pour assurer l’approvisionnement jusqu’à l’arrivée d’une éventuelle cargaison de coke, les conséquences de cette rupture pèseront lourd sur la production. La rupture de stock n’affectera pas seulement le HF2, mais entraînera également l’arrêt des unités en aval, notamment les aciéries à oxygène 1 et 2 ainsi que l’unité de rond à béton (LRB) après l’épuisement des réserves de brames.
Depuis plusieurs années, les sidérurgistes ou du moins ce qu’il en reste, ont souvent revendiqué un projet de restructuration du complexe sidérurgique. Mais certains d’entre eux estiment que le problème de Solb El Hadjar n’est pas un problème structurel, mais un problème de gestion», nous dira l’un d’entre eux. Il ajoutera : «L’impératif de préserver un patrimoine industriel national par des hommes capables de le faire».
Depuis 2018, le complexe Sider El Hadjar a connu une demi-douzaine de directeurs généraux et quatre présidents du Conseil d’administration, qui se sont succédé à la tête du complexe et qui n’ont pas su ou pu remonter la pente et redorer le blason terni d’une entreprise qui éprouve depuis les pires difficultés.
Par : A.Ighi