Par : Bouchra Naamane
C’est avec un grand étonnement que les élus des deux chambres du parlement et du Sénat, ainsi que les élus de l’APW ont constaté les multiples problèmes dans lesquels se noie le Centre hospitalo-universitaire CHU Ibn Rochd de la wilaya d’Annaba.
Une visite d’inspection a été effectuée dans la journée d’hier par les membres de l’APW, les élus du Conseil de la nation ainsi que ceux de l’APN pour cerner les lacunes enregistrées et les obstacles qu’affronte l’ensemble des employés affectés aux différents services médicaux que compte cette infrastructure médicale. Les visiteurs ont choisi le CAC pour initier leur tournée. En dépit de tous les efforts déployés par l’équipe médicale et administrative pour assurer une meilleure prise en charge pour les patients, l’établissement se trouve désormais confronté à une véritable course contre la montre pour sauver les vies des patients, privés des médicaments prescrits pour lutter contre le cancer.
La pression augmente d’une manière alarmante au sein de l’établissement. Rien qu’au niveau du service d’oncologie, l’équipe médicale reçoit quotidiennement plus d’une centaine de patients. Les responsables ont dû récupérer les lits destinés aux patients qui ont besoin d’être hospitalisés jusqu’à la fin de leurs cures, rien que pour répondre aux besoin de l’hôpital du jour. Ce dernier est doté à la base d’une cinquantaine de lits, les responsables ont dû récupérer 50 autres lits pour augmenter la capacité d’accueil de l’hôpital du jour. Ainsi, beaucoup de patients sont privés d’hospitalisation et souffrent des allées retours au Centre.
Le problème le plus alarmant, ayant été mentionné par les chefs des services, est celui de la pression appliquée sur l’unique scanner qui existe à l’hôpital. Les patients sont tenus d’attendre pendant de très longues périodes pour pouvoir passer un scanner. Il est également important de mettre en exergue le problème du manque des spécialistes au niveau de l’établissement, notamment avec la dernière décision des autorités sanitaires centrales portant sur l’interdiction de recrutement de nouveaux médecins au niveau des centres. L’établissement souffre également de la rupture du stock des médicaments anti-cancer, à l’instar de la quasi-totalité des centres anti-cancer à travers le pays. Pour ce qui est du problème du manque d’équipements médicaux tels que les lits médicalisés, les portes anti radiation, ainsi que l’indisponibilité de certains médicaments basiques, tels que ceux qui sont prescrits pour lutter contre les nausées et les vomissements causés par le traitement, les responsables de l’établissement ont réclamé une autonomie financière permettant de mieux gérer les besoins du centre.
La visite à également touché les services de la maternité ainsi que celui de l’urologie dans lesquels un manque terrible d’équipement médicaux a été enregistré. Ces services manquent cruellement de blocs opératoires et de lits d’hospitalisation. Les équipements disponibles sont loin d’être suffisants pour répondre aux besoins de plus en plus accrus, des malades.
Les problèmes rencontrés par ces services ne se résument pas au manque d’équipements mais aussi à l’absence total des moyens basiques permettant de respecter l’humanité du patient. Les coupures récurrentes de l’approvisionnement en eau s’avèrent le problème le plus fréquent. Ces coupures peuvent durer jusqu’à trois jours de suite. Cela s’ajoute au manque des toilettes, obligeant les patients des deux sexes à utiliser les mêmes sanitaires qui manquent clairement de propreté et de moyens permettant d’assurer un minimum de confort pour des patients souffrant des maladies qui nécessitent une préservation rigoureuse contre les microbes et les bactéries.
Les visiteurs ont promis de déployer tous les efforts nécessaires pour faire entendre la voix du corps médical auprès des autorités compétentes. Cette visite, serait-elle une lueur d’espoir pour les patients annabis et le corps médical ? Wait and see…