PAr : M. Rahmani
La décision de réfection des trottoirs à Sidi Amar, cette petite localité située à une dizaine de kilomètres au Sud-est du chef-lieu de wilaya d’Annaba, relève du surréalisme. En effet, les élus locaux n’ont pas trouvé mieux pour « améliorer le cadre de vie » de leurs administrés que de procéder à la réfection des trottoirs, « une urgence » selon ces édiles qui veulent à tout prix dépenser l’argent du contribuable.
Or, le commun des citoyens s’interroge sur cette décision, pour le moins saugrenue, car lancée à l’approche de l’hiver avec les fréquentes intempéries qui ne manqueront pas de retarder les travaux qui ne peuvent être réalisés sous les fortes pluies prévues pour les prochains jours selon la météo. Outre cela, le problème qui se pose, et qui est des plus épineux, est celui des kiosques illicites construits sur ces trottoirs qui doivent être refaits ; il y en a même qui sont en train d’être construits sous l’œil passif et même approbateur de ceux-là même qui sont censés appliquer la réglementation en matière d’urbanisme. Il sera bien difficile voire impossible de les déloger, à moins de provoquer des incidents qui pourraient échapper à tout contrôle et se transformer en émeutes.
Alors, il a été décidé de ne pas déranger “l’ordre” établi, plutôt le désordre établi et les travaux ont été lancés en d’autres lieux, loin du centre-ville truffé de ces kiosques illicites situés juste à proximité du siège de l’APC.
Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que normalement pour qu’il y ait réfection de trottoirs, il faudrait d’abord qu’il y ait chaussée, les trottoirs viennent en complément des chaussées et les encadrent de sorte à permettre aux piétons de les emprunter et ainsi ne pas circuler sur lesdites chaussées. Or, il n’y a presque plus de chaussées, les maigres bandes carrossables qui subsistent partent en lambeaux et sont jonchées de trous et de crevasses. L’urgence est donc la réfection de ces dernières qui ne permettent plus la circulation des véhicules et sont à l’origine d’importants dégâts et d’accidents qui auraient pu être évités si la chaussée était vraiment carrossable. L’autre urgence qui normalement à laquelle on aurait dû accorder la priorité est celle qui a trait au ramassage des ordures ménagères et des déchets de toutes sortes entassés à chaque coin de rue, sur les trottoirs, sur la chaussée, en bas des immeubles et autres lieux. Déchets qui causent bien des désagréments aux habitants et peuvent être à l’origine de maladies et même d’épidémies. Mais cela intéresse peu ou pas du tout ces responsables qui voient en la réfection des trottoirs la solution à tous ces problèmes. La charrue avant les bœufs quoi !