Par : Amar Ait Bara
Le procureur de la République près le tribunal d’Annaba a requis ce jeudi 6 janvier 2022, une peine de 6 années de prison ferme à l’encontre de l’ensemble des 14 accusés impliqués dans l’affaire des moulins Seybouse.
Huit accusés ont comparus ce jeudi dans la chambre pénale près le tribunal d’Annaba pour des malversations liées au trafic de la semoule subventionnée par l’Etat. Les charges retenus contre les gestionnaires des moulins Seybouse et leurs complices sont « détournement de produits subventionnés », « dilapidation des deniers publics », « abus de pouvoir », « association de malfaiteurs », « arnaque », « faux et usage de faux » et « corruption ».
Les faits de cette affaire remontent au début de la crise sanitaire en 2020 qui a mené à une pénurie de semoule. Et comme c’est souvent le cas, certaines personnes ont misé sur la spéculation pour s’enrichir illicitement sur le dos des citoyens. Certaines minoteries ont été complices de cette crise de la semoule, en cédant la quasi-totalité de leurs productions aux spéculateurs. Les moulins Seybouse feraient partie desdites minoteries, d’après les charges qui pèsent sur ses gestionnaires.
Selon les accusations portées à l’encontre des responsables de cette minoterie située au niveau de l’avenue de l’ALN et plus communément appelée « Tahounet Kaouki ».
Ainsi, l’un des clients de cette minoterie qui avait constaté que des personnes s’approvisionnaient en facturant sur son dos des quotas considérables de semoule avec un registre de commerce et une carte client puisé du service commercial de ladite entité, déposa plainte auprès du procureur de la République près le tribunal d’Annaba. Une instruction judiciaire a tout de suite été enclenchée et menée par les services de la brigade de recherche de la gendarmerie de Constantine en collaboration avec la police judiciaire d’Annaba.
Le pot aux roses fut rapidement découvert. Des milliers de tonnes de cette matière prisée étaient facturés sur le dos des clients des moulins, et revendus à des spéculateurs.
Deux semi-remorques chargées de sacs de semoule ont été interceptés au niveau de Constantine. Lors du contrôle, il s’est avéré que les factures étaient au nom de clients arnaqués par ces mêmes moulins.
Ainsi la directrice, le sous-directeur des finances et le responsable du département commercial de cette unité ainsi que des vrais-faux clients ont comparus jeudi dernier devant le tribunal correctionnel spécial pour répondre des faits qui leurs sont reprochés.
Le représentant du ministère public s’est montré, lors de son plaidoyer, intransigeant, estimant qu’il y avait circonstances aggravantes puisque cette affaire a touché à l’économie nationale, mais aussi à la sécurité alimentaire d’un grand nombre de citoyens, pendant un moment difficile de la vie de la nation, à savoir le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19.
Aussi la direction régionale des semouleries de l’Est anciennement ERIAD dont le siège social est domicilié à Constantine s’est constitué partie civile à cause du tort qui lui a été causé. Apres les plaidoiries de la défense des accusés, qui se sont terminés tard dans la soirée du jeudi après 22heures le juge a mis le verdict en délibération sous huitaine.