Par : A.Ighil
Hier matin, les membres de l’association « Les dauphins d’Hippone » pour la prise en charge des enfants autistes de la wilaya, créée en 2017, se sont rassemblés devant leur siège de la cité du 8 mars pour exprimer encore une fois leur indignation, suite à la décision du président de l’Assemblée populaire communale d’Annaba de mettre fin à la décision d’exploitation des locaux transformés en centre spécialisé pour la prise en charge de leurs enfants autistes. Contactée par nos soins, la présidente de l’association, Debbab Messaouda, qui est également mère d’un enfant autiste s’est dit scandalisée de cette décision. Elle ajoutera ensuite « Nous avons hérité des « ex-locaux du président, abandonnés depuis des décennies sur décision d’exploitation, délivrée par l’ancien maire Tahar Merabti ». Devant l’état catastrophique des lieux, l’association a décidé, en juin 2020, l’aménagement des locaux sur ses propres fonds. Des locaux transformés en centre qui prend en charge une quarantaine d’enfants seulement et la liste d’attente est très longue, selon Madame Debbab. Alors qu’en avril dernier, le président de l’APC, Youcef Chouchane, s’est présenté sur les lieux et a signifié à l’une des membres de l’association que la décision d’exploitation des locaux est annulée et non avenue, par conséquent l’association des autistes doit quitter les lieux. Les membres de l’association et à leur tête la présidente estiment que « C’est une décision arbitraire sans aucune solution en contrepartie », nous dira madame Debbab, choquée après une phrase lancée par Youcef Chouchane : « Il vous faut un P/APC, parent d’un enfant autiste ». Ensuite, la présidente de l’association s’est étalée sur ce réel handicap avec des problèmes de communication ainsi que des troubles de comportement. Madame Debbab insiste sur le fait que l’autisme n’est ni un trouble psychologique, ni une maladie psychiatrique. « Ces enfants autistes ont grandement besoin d’une prise en charge spécifique et adaptée ». Le moment fort de ce rassemblement, c’est le témoignage poignant de cette maman d’un autiste âgé de 18 ans. Elle a exprimé tout son profond désarroi. « Si le centre ferme ses portes, où vont aller nos enfants ? s’interroge-t-elle toute en pleurs. « Il a fait des progrès dans ce centre » et d’ajouter « pourquoi ce maire a-t-il pris cette décision ? « Ayez pitié de nous ! implorera-t-elle. Une décision qui a fait polémique au sein même de l’Assemblée populaire communale d’Annaba puisque nous avons signalé la présence de deux élus en signe de solidarité à l’association et à ses membres. L’un d’entre eux s’est confié à Le Provincial en disant : « Nous sommes ici par solidarité à cette frange de la société et nous dénonçons de toutes nos forces cette décision illégale et sans fondement d’un maire qui refuse de trouver des solutions au détriment d’une assemblée souveraine où il s’agissait d’aménagement des locaux, il ne s’agissait pas de chasser une association dans la rue ». Nous avons essayé de joindre le P/ APC pour nous éclairer sur cette situation, mais en vain.