Par : Adam S
Conséquences d’une baisse de la pluviométrie qui risque de ne pas atteindre ses niveaux habituels pour pouvoir remplir les barrages de la wilaya de Jijel, des mesures sont à l’étude pour faire face à ce stress hydrique. Il convient de signaler d’abord que Jijel a connu une grande évolution dans le secteur hydraulique depuis la mise en service du premier barrage, situé dans la commune d’Erraguene Souissi, à l’indépendance du pays, jusqu’à la réalisation des ouvrages d’El Agram (Kaous), Kissir (El Ouana), Boussiaba (El Milia) et Tabellout (Djimla). D’une capacité de 220 millions de m3, le barrage d’Erraguene a été destiné au départ à la production de l’électricité avant qu’une procédure de transfert de sa gestion à l’ANBT ne soit lancée, tandis que les autres bassins servent à l’AEP et l’irrigation. Si ces retenues artificielles sont prévues pour atteindre les 768 millions de m3, faisant de Jijel un réservoir hydrique des wilayas de l’Est et des Hauts-Plateaux du pays, selon ce qui est prévu, le manque de pluie a déjà eu un effet sur leur volume en eau.
L’alerte est donnée dans le barrage d’El Agram, dont le niveau de remplissage a nettement baissé. D’une capacité totale de 34 millions de m3, celui-ci n’est plus qu’à 12% de sa capacité. Face à cette situation d’alerte, des mesures sont retenues pour permettre aux communes de Taher, Texenna, Emir Abdelkader et Kaous, qui sont alimentées en eau potable à partir de son bassin, d’assurer leur dotation quotidienne. En plus de réduire le temps de distribution de l’eau, envisagée comme première solution, il est également retenu un basculement vers les forages. C’est dans cette optique qu’il est prévu la réhabilitation des cinq forages dans la commune d’Emir Abdelkader pour assurer l’AEP de la population.
L’autre solution envisagée est de basculer la commune de Taher vers le barrage de Kissir. Alimentant les communes de Jijel et d’El Aouana, cet ouvrage hydraulique d’une capacité de 68 millions de m3 a maintenu son niveau de remplissage à 85%. Si les mesures envisagées concernent pour le moment le barrage d’El Agram, qui assure également l’irrigation des champs agricoles de Djimar, dans la commune de Chekfa, à hauteur d’1 million de m3, la situation n’inspire pas d’inquiétude dans le reste des retenues. À El Milia, le barrage de Boussiaba, qui a une capacité de 120 millions de m3, est à 80% de son niveau. Il continue d’assurer dans les meilleures conditions l’AEP des six communes de la partie Est de la wilaya de Jijel tout en étant prêt à pomper jusqu’à 40 millions de m3 à l’autre méga ouvrage hydraulique de Beni Haroune, dans la wilaya de Mila. Enfin, d’une capacité de 294 millions, soit le plus grand à l’échelle de la wilaya de Jijel, le barrage de Tabellout, mis en eau en 2019, n’est pas encore en phase d’exploitation.
Retenu pour un projet de transfert vers Draâ Eddis, dans la commune d’El Eulma, à Sétif, cet ouvrage est destiné à l’AEP des communes de Texenna et de Djimla. Lors de sa dernière visite à Jijel, Lakhdar Rekhroukh, ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, a décidé d’intégrer cinq autres municipalités, à savoir Boudriaa Ben Yadjis, Ouadjana, Chahna, Taher et Chekfa au dispositif d’AEP à partir de ce barrage.