Par : M.Lilia
Cette année, bien plus que les autres années, la spéculation autour des produits alimentaires bat son plein à Annaba. Des fruits et légumes aux viandes, en passant par les produits d’épiceries, toute augmentation est bonne à appliquer au grand désespoir des foyers annabis.
Certains commerçants appâtés par le gain facile, justifient la hausse des prix en plaidant la non disponibilité des produits et allant même jusqu’à simuler des ruptures de stocks. D’autres accusent le manque de rigueur des autorités responsables du marché alimentaire qui auraient du mal à assurer une disponibilité constante des produits.
Mais, il suffit de se poster quelques minutes au niveau de Souk Errahma de l’avant-port pour se rendre compte que c’est tout en bas de l’échelle que le problème réside. La petitesse des méthodes de spéculation exercées par certains « commerçants » en dit long sur la situation actuelle du marché. Si les spéculateurs font régulièrement la une de la presse pendant le mois sacré, leurs méthodes, elles, n’ont rien de rocambolesques.
Au souk Errahma, face à la rigueur de la réglementation appliquée et qui ne permet pas aux clients d’acheter de grosses quantités du même produit, des petits commerçants n’hésitent pas à enrôler des enfants pour leur procurer une marchandise à revendre. C’est au vu et au su de tous que ces commerçants sans scrupules s’installent à côté de souk Errahma, carnet à la main pour s’approvisionner en marchandises.
Le principe est simple, des petits commerçants font appel à plusieurs enfants et adolescents pour les approvisionner surtout en fruits, poulets et huiles végétales. Une fois la totalité de la marchandise réunie, le commerçants, va la remettre en vente au niveau des points de vente extérieurs pour en tirer jusqu’au double de son prix initial.
Lorsqu’on sait que les bananes se vendent à 600 da le kilo à l’extérieur et à 250 da en moyenne au niveau du marché, l’addition est vite faite et l’appât du gain facile plus compréhensible, mais toujours répréhensible. Le manque de tact et de solidarité envers ses concitoyens demeure, quant à lui, inexplicable.