La route reliant El Alia à Chetma, longeant le site destiné à accueillir la future «Université Biskra2», incarne, à elle seule, les incohérences urbanistiques et l’absence de planification qui entravent le développement de certains espaces stratégiques. Loin d’être un axe structurant à la hauteur des ambitions académiques de la région, elle se trouve aujourd’hui reléguée à un état de désordre chronique, marqué par l’occupation anarchique des abords et une dégradation avancée du cadre environnant, dans une indifférence aussi flagrante qu’inquiétante.
Ce qui aurait dû être une artère moderne et fonctionnelle, empruntée quotidiennement par des centaines d’étudiants et d’enseignants, elle offre un spectacle affligeant. Installations précaires, étals sauvages et amas de déchets laissés à l’abandon, transforment cet itinéraire en une zone où règnent l’improvisation et l’insalubrité. Loin de refléter le dynamisme et le prestige d’une ville universitaire en pleine expansion, cette route apparaît plutôt comme un espace délaissé, livré à une anarchie qui ne cesse de s’aggraver.
Plus préoccupant encore, cette situation semble se pérenniser sous le regard passif des autorités concernées, comme si ce désordre relève de la banalité, alors qu’il en va de l’image même de Biskra et de ses aspirations académiques. Comment expliquer qu’un site appelé à devenir un pôle universitaire majeur puisse être abandonné à une telle dérive sans qu’aucune mesure corrective ne soit engagée? Cette inertie traduit, sans conteste, une carence criante en matière de gestion urbaine et un cruel manque d’anticipation quant aux exigences d’un projet d’une telle envergure.
Il devient impératif de rompre avec cette passivité et de mener, sans délai, une opération de réhabilitation en profondeur. Une simple intervention ponctuelle ne suffira pas ; c’est une refonte globale qui s’impose, intégrant une réglementation stricte, la modernisation des infrastructures et une organisation rigoureuse des activités qui s’y développent de manière incontrôlée.
Si aucune action n’est engagée dans les plus brefs délais, la situation ne pourra que s’aggraver, accentuant le contraste entre les ambitions affichées et la réalité du terrain. Laisser faire, c’est accepter la dégradation continue d’un espace stratégique. Agir, c’est préserver l’avenir et offrir à Biskra l’image d’une ville moderne digne de son potentiel. Il appartient désormais aux décideurs d’assumer leurs responsabilités et d’insuffler, enfin, une dynamique à la hauteur des attentes et des enjeux.
Par : N.BENSALAH