Par : M. Rahmani
Dans un peu plus de 2 semaines, c’est la rentrée scolaire, l’occasion pour les enfants de retrouver les bancs de l’école et ainsi aborder cette nouvelle année qui sera peut-être bien meilleure que la précédente qui a vu certains volumes horaires réduits et des programmes amputés de plusieurs cours.
Mais, ce qui inquiète le plus les parents, à Annaba comme partout ailleurs à travers le pays, c’est surtout les dépenses que cela occasionne, dépenses auxquelles ils sont tenus et dont ils doivent s’acquitter coûte que coûte, quitte à aller emprunter auprès des collègues de travail, de cousins proches ou de relations.
Il faut dire que cette année, les prix des fournitures scolaires flambent, des prix qui ont connu une augmentation de 40 pour cent si ce n’est plus, particulièrement pour les cahiers ; à titre d’exemple, le cahier de 96 pages est cédé à 70 DA et quand on sait que pour un élève d’une classe du cycle moyen, il lui en faut au moins 6 à 7 selon les enseignants, ajoutez à cela les cahiers de 120 pages, de 288, celui des travaux pratiques, les registres 2 mains, 4 mains, classeurs et autres règles, équerres, rapporteurs, crayons de couleur, stylos en plus des manuels scolaires, cela va chercher dans les 5000 à 6000 DA par enfant.
Ceci, bien sûr en dehors des dépenses consacrées aux effets vestimentaires que les parents doivent acheter pour les enfants pour qu’ils puissent faire une rentrée « comme il se doit ». Ils doivent être habillés de neuf et un sac cartable de bonne qualité pour tenir toute l’année scolaire, autrement, il faudra en acheter un autre ce qui occasionnera encore une autre dépense vers le mois de janvier.
Ces vêtements et chaussures doivent coûter au moins dans les 8000 à 10 000 DA, ce qui revient en tout pour les parents à près de 15 à 16000 DA, un coût très élevé pour cette rentrée scolaire devenue pour les parents un vrai problème dont ils ne peuvent se sortir qu’en ayant recours à l’emprunt.
« J’ai 3 enfants, nous dit un père de famille rencontré du côté des boutiques de vêtements dans l’une des rues adjacentes à la rue Ibn Khaldoun, il me faut au moins 40 000 DA pour faire face à ces dépenses, je suis ouvrier sur un chantier, je touche à peine 35 000 DA ( un salaire unique) , de ce salaire, je dois payer le loyer, faire tourner un foyer, payer l’électricité et le gaz et autres, franchement, je ne peux pas m’en sortir tout seul et franchement, je compte sur la prime de scolarité et les aides de l’Etat par l’entremise de la DASS ou des associations caritatives pour envoyer mes enfants à l’école, autrement, ils ne peuvent pas être scolarisés cette année.
Un autre un peu plus aisé et touchant un salaire de 60 000 DA, nous dira que lui aussi, il n’arrive pas à s’en sortir au vu de la flambée des prix qui ont touché non seulement les effets vestimentaires et les fournitures scolaires mais aussi les fruits et les légumes qui ont connu des augmentations exponentielles « J’ai 2 enfants,, nous déclare-t-il, l’un en Terminal et l’autre en 2ème année, je suis obligé de leur acheter tout ce dont ils ont besoin, et franchement j’ai dû emprunter pour faire face, car je dois aussi les inscrire à des cours particuliers, surtout celui qui est en classe d’examen et qui doit passer son baccalauréat à la fin de l’année. »
Et ces cours particuliers sont légion car presque tous les enseignants les dispensent à des prix parfois inaccessibles pour les parents, surtout pour les matières scientifiques, Mathématiques et Sciences Physiques pour lesquelles, il est exigé entre 3000 et 5000 DA mensuels pour 2 à 3 séances par semaine. Des cours qui ne sont nullement contrôlés ou encadrés et qui sont dispensés dans des semblants de classe où les conditions pédagogiques nécessaires ne sont pas du tout respectées.