Par : A.Ighil
C’est ce que nous a affirmé, Lotfi Kamel Manaa, directeur général du complexe Sider El Hadjar, lors de notre rencontre et cela, en présence du président du conseil d’administration (PCA) et Lakhdar Aouchiche, président directeur général du groupe Sider. D’emblée, le DG s’est dit inquiet sur le retard dans la mise en œuvre de certaines décisions urgentes, à savoir le dossier ANDI, l’examen des conseils des participations de l’État (CPE) et la mise en œuvre de la 2ème phase du plan d’investissement qui permettra de maintenir les installations en fonctionnement dans le volume et la qualité voulus. Le premier dirigeant du complexe insiste sur « la nécessité de l’installation de nouveaux équipements au niveau des aciéries et la réhabilitation des lignes des produits plats qui reste une nécessité absolue ». Alors que Larbi Hacene lui emboitait le pas pour insister sur « l’urgence de la libération de la deuxième phase avant qu’il ne soit trop tard ». Il faudrait rappeler que la seconde tranche de ce plan d’investissement a été annoncée en 2018. Il portait sur le lancement des dizaines de projets structurants et stratégiques pour l’activité sidérurgique, dont deux laminoirs à oxygène ainsi que la réhabilitation des infrastructures des produits ferreux plat et longs, la réalisation d’une centrale électrique, une station de traitement des eaux et l’acquisition d’équipements logistiques. Dans un contexte très difficile, le complexe Sider fait face à de multitudes contraintes qui constituent de véritables obstacles au développement et à la croissance de l’entreprise. Le directeur général nous expliquera que « Durant l’année 2021, nous avons connu une perte de production de fonte liquide de 273.000 tonnes de fonte qui représente 34% de la production totale. Cela est dû essentiellement au manque de fiabilité en aval et en amont du HF2, telles que les aciéries à oxygène 1 et 2, l’aciérie électrique et la PMA, ce qui a impacté négativement le volume de la production.
« En plus du manque de gros consommables, de la pièce de rechange et les préventifs, il faudrait ajouter le basculement de la production vers l’oxygène liquide pour approvisionner les structures sanitaires en pleine crise sanitaire, entre juillet et septembre 2021 ». Mais aussi la mauvaise qualité des minerais de fer de l’Ouenza et Boukhadra qui a occasionné une surconsommation de coke. L’entreprise a dépensé plus de 22 milliards DA pour l’acquisition de ce produit névralgique durant l’année 2021. Il faudrait souligner que l’entreprise, selon ses dirigeants, éprouve d’énormes difficultés avec la BEA dans l’ouverture de crédits, malgré la disponibilité des montants exigés que tout doit être libéré à travers les comités de crédit, ce qui est une autre contrainte bureaucratique d’une banque. Autre défi à relever qui représente un lourd fardeau pour l’entreprise, c’est celui du remboursement du cumul des dettes héritées par l’actuel staff dirigeant qui s’élève à plus de 28 milliards de dinars. Les plus gros créanciers, qui représentent plus de 60% des dettes, sont le minerai de Fer Est, les douanes et SONELGAZ. À l’issue de cette rencontre, Lakhdar Aouchiche, Président directeur général du groupe Sider a tenu à noter : « Le rôle joué par le groupe Imetal en la personne de son PDG pendant les pires moments du complexe Sider El Hadjar, notamment lors de l’acquisition de la cargaison de 33.000 tonnes de coke d’un montant de deux milliards de dinars mais aussi pendant la saisie arrêt du compte bancaire de Sider El Hadjar par la SONELGAZ, a été un rôle crucial dans le dénouement d’une situation cruciale », dira le PDG du groupe Sider.