Par : M.RAHMANI
Pour les habitants de la ville d’Annaba, la période hivernale est synonyme de tracas et de désagréments particulièrement pour les quartiers bas situés au-dessous du niveau de la mer souvent envahis par les eaux pluviales qui s’accumulent faute de système d’évacuation. Il y a bien eu des programmes visant la protection de la ville contre les risques d’inondations au niveau des cités Oued D’heb, Oued Forcha, Sidi Brahim, Auzas, Che Guevara, 11 décembre et 8 mai 45 et Saf Saf communément appelée « Les Allemands » mais les ouvrages réalisés sont parfois inopérants et des interventions des services de l’hydraulique et de l’ONA s’avèrent nécessaires pour déboucher les canalisations obstruées par des déchets solides.
Ainsi pas moins de 160 470 mètres linéaires de conduites d’évacuation ont été assainies depuis le début de l’année. Certaines jugées sous dimensionnées du fait de la construction de nouvelles cités raccordées à l’ancien réseau d’évacuation des eaux usées ont été enlevées pour être remplacées par des conduites de diamètres adaptés.
Le curage des avaloirs dans toutes les localités de la wilaya, entre autres, El Hadjar, El Bouni, Berrahal a été effectué par les agents des communes qui ont été mobilisés pour cette opération. Ainsi 16156 points ont été pris en charge, un curage qui a donné lieu au nettoyage de ces avaloirs et à l’installation de nouvelles grilles, les anciennes n’étant plus opérationnelles.
Les cours d’eau d’Oued Forcha ainsi que le canal de ceinture traversant de part en part la ville ont été ciblés par cette opération de curage qui a duré plus de 2 mois au cours desquels des tonnes de déchets solides ont été enlevées. Des déchets jetés par les riverains qui se débarrassent de tout dans ces cours d’eau censés protéger la ville.
Récemment ce sont 121 millions de dinars (12 milliards cent millions de cts) qui ont été concédés sur le budget primitif de la wilaya aux fins de financer les études visant à bétonner le canal de ceinture et le couvrir définitivement et ainsi éviter que les riverains ne se débarrassent de leurs déchets dans ledit canal comme ils le font tout le temps sans se soucier des conséquences de ce geste qu’ils considèrent comme étant normal. Un geste qui est pourtant à l’origine des inondations au niveau de toutes les cités voisines car le canal étant obstrué ne peut plus évacuer les eaux pluviales qui s’accumulent et qui envahissent tous les espaces.
Ce bétonnage s’il est réalisé comme prévu mettra à l’abri toutes ces cités car il constitue une protection réelle contre les inondations en évacuant normalement les eaux pluviales qui s’écouleront ainsi sans aucun obstacle.
Cependant, il faut signaler le déferlement des eaux qui proviennent des hauteurs surtout de l’adret de l’Edough où des chantiers de construction sont localisés. Ce déferlement charrie sur son passage alluvions, déchets de matériaux de construction et autres qui se retrouvent en contrebas. Le bassin de rétention de Zaafrania ne suffisant plus, ces déchets se retrouvent dans la ville avec des tonnes de boue qui obstruent les avaloirs et les rigoles faisant ainsi monter les eaux.
Les autorités locales devraient prendre des mesures coercitives contre les entreprises de réalisation au niveau des chantiers en amont pour les contraindre à procéder à l’enlèvement des déchets qui s’accumulent et qui représentent un danger certain pour tous les ouvrages hydrauliques réalisés à coups de milliards ainsi que pour les populations du fait des inondations dues en premier lieu à ces déchets.
Dernièrement le wali d’Annaba a annoncé qu’il a été dégagé une enveloppe de 40 milliards de DA (soit 4000 milliards de cts) qui seront consacrés à l’adduction d’eau potable pour toute la wilaya mais aussi pour prendre en charge tous les travaux d’assainissement programmés. Une très bonne nouvelle pour la wilaya d’Annaba qui est souvent confrontée à des pénuries d’eau et aux inondations.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, le wali a effectué une visite d’inspection qui l’a conduit sur le chantier de réalisation du barrage écrêteur à Bouhdid qui devrait être livré au plus tard au cours du premier semestre 2023. L’Agence nationale des barrages et transferts dépendant du ministère des ressources en eau et de la sécurité hydrique supervise cette opération dont le coût est estimé à 558 milliards de cts.
Ce barrage écrêteur qui sera réalisé sur l’oued Bouhdid sera d’une grande utilité pour la ville car il stockera les eaux et en contrôlera le débit de sorte à empêcher les inondations de toutes les superficies situées en aval. Un ouvrage devenu indispensable au vu des dégâts causés par le déferlement des eaux dans cette zone.