Par : M. Rahmani
La protection de la ville d’Annaba contre les inondations est une des préoccupations majeures des services de l’hydraulique de la wilaya qui ont récemment réalisé 35 stations de relevage, implantées pour la plupart au chef-lieu de wilaya, mais aussi au niveau des communes d’El Bouni et d’El Hadjar.
Des stations devenues indispensables du fait des risques permanents d’inondation qui menacent particulièrement la ville d’Annaba, dont certains quartiers sont situés en dessous du niveau de la mer comme c’est le cas pour le Cours de la Révolution, la rue du CNRA ou encore La Colonne ou la cité Auzas.
Ces deux derniers quartiers sont souvent envahis par les eaux pluviales qui s’accumulent et pénètrent même dans les maisons que les habitants abandonnent pendant un certain temps pour revenir plus tard après le retrait des eaux. Ce qui cause souvent des dégâts, détérioration de meubles et d’articles électroménagers, en plus de la literie et bien d’autres effets.
Selon la direction des ressources en eau, ces stations de relevage seront d’un grand apport en matière d’évacuation des eaux pluviales qui seront ainsi rejetées à la mer par le biais du canal de ceinture du réseau d’assainissement ou des différents cours d’eau.
Cela mettra à l’abri la ville d’Annaba mais aussi la localité d’El Hadjar qui, elle aussi, souffre énormément des inondations devenues cycliques du fait de problèmes en relation avec l’évacuation des eaux pluviales.
Sur un autre plan et, en dehors des ouvrages réalisés, les services de la commune et de l’office national d’assainissement ont procédé au curage de 1.647 avaloirs, regards et caniveaux d’où il a été sorti pas moins de 200 m3 de déchets solides qui les obstruaient et qui empêchaient l’évacuation des eaux pluviales.
Ces travaux qui se répètent chaque année à l’approche de la saison des pluies, où les précipitations atmosphériques sont parfois très fortes et provoquent d’importants dégâts, sont très utiles car ils contribuent fortement à la protection de la ville de ces inondations qui sont devenues une sorte d’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des habitants.
Il faut dire aussi que le citoyen a une part de responsabilité dans ce qui arrive, par son comportement irresponsable. « Il faut d’abord éduquer le citoyen à l’environnement, c’est essentiel, nous confie un habitant de la cité Safsaf à Annaba, ce citoyen qui jette n’importe où ses déchets domestiques, qu’ils soient des restes de produits alimentaires ou même des articles usagées de l’électroménager. Vous voyez là-bas le canal de ceinture censé protéger la ville contre les inondations ? Eh bien il est complètement pollué, on y trouve de vieux téléviseurs, des machines à laver, des réfrigérateurs, des cuisinières, des décombres et des déchets de matériaux de construction. Autour de nous, comme vous l’avez certainement constaté, la saleté et les dépotoirs sauvages ont tout envahi. Ce qui est surprenant, c’est que cet Algérien qui salit là où il va ne le fait pas ailleurs. J’ai vu en Europe, des compatriotes adopter un comportement qui les honore, ils ne jettent rien dans la rue et même s’ils sont appelés à le faire, ils cherchent une poubelle pour se débarrasser de leurs déchets. Etonnant non ? Mais quand ils rentrent au pays, ils reviennent à leurs anciennes habitudes. C’est malheureux de le dire, mais n’ayons pas peur de la vérité. Chez nous, respecter l’environnement et le préserver relève du surréalisme. »
Il faut dire que même si on réalise les meilleurs ouvrages, les ouvrages les plus performants pour évacuer les eaux pluviales, l’élément humain est essentiel, s’il ne participe pas, s’il ne se protège pas en s’interdisant tout acte qui pourrait obstruer le système d’évacuation, le réseau d’assainissement, s’il ne veille pas à ce qu’aucun individu ne commette pareil acte, cela ne servira à rien.