Par : Amar Ait Bara
Le commerce informel se propage d’une manière incompréhensible à Annaba et les commerçants qui exercent dans la légalité s’inquiètent et surtout s’interrogent sur la passivité des pouvoirs publics devant l’ampleur de ce problème qui prend des proportions démesurées et inquiétantes. A Annaba, le désordre ingérable a été érigé en vertu ; car tous les coins, chaussées et trottoirs sont squattés par des jeunes qui dérangent, non seulement les passants et les automobilistes, mais également les propriétaires des magasins. Ces derniers ont déjà observé une journée de protestation la semaine dernière, à la suite de laquelle tous les marchés de la commune de Annaba étaient fermés, mais en vain ; ces derniers ne sont pas arrivés au bout de leurs revendications. Au niveau de tous les marchés de la ville, certains commerçants anticipent et bloquent les trottoirs à ceux qui exercent dans l’illégalité en exposant leurs propres marchandises devant les vitrines de leurs magasins, sans avoir peur. Ce phénomène s’accentue à quelques jours du ramadhan ; même les services d’ordre n’arrivent plus à maitriser la situation devant l’inquiétude de ces commerçants qui ont des charges à payer, des taxes, des impôts, des loyers, des salaires des travailleurs et autres. La situation est ingérable devant les cas de dépassements flagrants et, ces mêmes commerçants ulcérés par cette situation qui perdure menacent d’agir en observant cette fois-ci, selon eux, des journées de protestation qui seront suivies de grève. Ainsi, au niveau de la rue Ibn Khaldoune, les agressions des vieilles dames se multiplient pour semer la crainte parmi la population, également inquiète de la recrudescence du banditisme. Au niveau des marchés, ces commerçants de l’informel font la loi et ceux qui exercent dans la légalement ne font que constater les dépassements à outrance et crient à l’impunité et à l’absence des pouvoirs publics qui ne pensent qu’aux augmentations. Ces jeunes commerçants de l’informel exercent cette activité en imposant la force et, en repartant laissent derrière eux les ordures que les services de nettoiement sont dans l’obligation de ramasser. Le centre-ville est devenu un dépotoir et un lieu du commerce informel ; heureusement que d’autres quartiers retirés sont préservés en l’état. Le chef-lieu de wilaya est en passe de devenir le lieu privilégié des trabendistes, des agresseurs et de ceux qui exposent leurs marchandises sur les chaussées, ceci en l’absence des services de police qui agissent d’une manière irrégulière pour stopper cette anarchie. Les commerçants de la ville essayent eux-mêmes de préserver les accès à leurs boutiques en utilisant tous les moyens et interpellent les pouvoir publics à éradiquer ce marché de l’informel qui se profile. Ainsi, un élu dira à ce sujet ; « A cause du laxisme, la commune d’Annaba est devenue la destination privilégiée des commerçants de l’informel, venus des 11 autres communes, à cause justement de l’impunité ». Jeudi dernier, un nombre important de policiers a été déployé pour stopper, un tant soit peu, cette transgression des lois de la République et de même, dissuader les commerçants de l’informel d’exposer leurs marchandises sur les trottoirs et même les chaussés. Le désordre, l’anarchie et le marché de l’informel ont fait du chef-lieu de wilaya d’Annaba une ville terne, sale et répugnante. D’ailleurs, ce même décor désolant est constaté, une fois que les agents de l’ordre quittent ces lieux, à savoir la rue Zenine Larbi, Emir Abdelkader, Riadh Solh ainsi que les autres importantes artères commerciales du centre-ville qui deviennent sales, dangereux et inaccessibles. Et, à l’orée du ramadhan, tôt le matin, les forces de l’ordre s’installent dans les endroits bien ciblés avant l’arrivée de ces commerçants de l’informel, pour les dissuader en multipliant les efforts pour interdire à ces derniers de squatter ces lieux.