Par : Amar Ait Bara
Continuant d’exécuter le programme additif des affaires criminelles enrôlées en première instance, ainsi que celles reportées, le tribunal criminel a eu à statuer jeudi dernier sur une affaire ayant trait aux coups et blessures engendrant une infirmité, avec un certificat d’incapacité de 45 jours qui a été délivrée à la victime et avec lequel elle a fait valoir ses droits au niveau de la justice. Les faits se sont déroulés le 16 juillet de l’année 2021 lorsqu’une rixe a éclaté entre des jeunes originaires de deux quartiers de la ville, à savoir saint Cloud et Sidi Aissa, pour des futilités entrainant une suite tragique. L’accusé, voulant défendre son voisin, s’est retrouvé entouré des jeunes de l’autre bande rivale qui étaient armées de couteaux, ce qui l’a contraint à se défendre en usant lui aussi d’un cutter. En se défendant, il assena un coup au bras gauche de la victime, L.Z.S, lui causant ainsi une blessure grave à la suite de laquelle il perdit l’usage de 3 doigts, causant un handicap corporel. Les jeunes témoins, présents à la barre, ont défendu leur voisin de quartier, car les faits se sont déroulés sur le boulevard ; ils ont donné leur version des faits en avançant que l’accusé B.A.A, 20 ans, habitant le quartier de Mont plaisant s’est défendu et était en légitime défense. Le chômage et la déperdition scolaire sont les causes premières de la délinquance où des jeunes, parfois mineurs, se transforment en dangereux malfaiteurs et c’est la famille qui en est responsable. Dans son réquisitoire, bref et concis, le représentant du ministère public demande l’application de la loi et requis la peine de 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé pour les faits qui lui sont reprochés. La défense s’est attelée à donner des explications sur la différence de l’application des articles 263/3, 264/3 et 266/3 du code pénal, dont le premier est un délit et les seconds sont qualifiés de criminels. Deux expertises distinctes ont été effectuées par deux médecins légistes différents qui ont déterminés que les blessures ont causé une incapacité de l’usage du bras en atteignant également les nerfs et les tendons et qu’il serait impossible de déterminer le pourcentage de l’infirmité jusqu’à la guérison totale qui peut durer jusqu’à 6 mois avant d’effectuer d’autres examens médicaux. L ‘accusé dans cette affaire, à qui est revenu le dernier mot, a montré ses regrets en demandant pardon, qu’il ne répètera plus ce geste et qu’il changera en redevenant moins violent. Après les délibérations, le jury a prononcé une peine de 5 années de réclusion criminelle à l’encontre de cet accusé.