Par : Lilia
Triste était le constat sur la plage d’Ain Achir pour la journée de la terre, en ce 22 avril.
Suite à une série de iftar collectifs organisée sur la plage, depuis le début du mois sacré, Ain Achir a vu son paysage se redessiner au gré des sacs poubelles et des restes de nourritures abandonnés sur place.
Très en vogue à Annaba, depuis quelques années, les iftar collectifs sont devenus légion pendant le mois sacré. Différents groupes et associations de jeunes les organisent pour des prix accessibles à tous, rassemblant ainsi jusqu’à une centaine de personnes sur les plages.
Jusque-là, cette initiative n’a rien de contraignant pour les concitoyens des adeptes de ces rassemblements. Mais, lorsque les conséquences de ces repas de groupes, viennent entraver la qualité et le cadre de vie des Annabis, rien ne va plus.
Le dernier iftar sur la plage a fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux ce week-end, des vidéos et photos montrant les vestiges du repas sur la plage ont indigné la toile, créant un véritable « bad buzz » autour du concept. De nombreux internautes ont appelé au boycott de ces rassemblements tant les images étaient choquantes.
Ce sont les membres de l’association Green Bike qui ont dévoilé au grand public les horreurs commises sur la plage pour choquer d’abord, mais surtout sensibiliser. Comme à leur habitude, les bénévoles n’ont pas hésité à ramasser l’intégralité des déchets redonnant à la plage son aspect ‘initial’.
Dans la soirée de samedi, un autre groupe a organisé un iftar collectif toujours sur la même plage. Critiqué en masse sur les réseaux, les membres du groupe organisateur n’ont pas manqué de publier des photos et vidéos en direct pour montrer qu’ils avaient débarrassé les lieux, précisant que tous les organisateurs ne se valent pas.
Une question perdure, pourquoi les agents de nettoyage urbain ne sont-ils pas passé sur la plage avant les bénévoles de l’association Green Bike ?
Près de 48 heures se sont écoulées entre l’organisation de l’iftar en question et la triste découverte de l’association.
Les vaches, sangliers et chiens errants présents sur la plage ont eu tout le temps pour éventer et trainer les sacs tout au long et autour de la plage, aggravant la situation d’avantage. Nous nous sommes rapprochés des petits commerçants et « parkingeurs » présents sur place qui nous ont répondu avec un air moqueur que les agents de nettoyage se limitaient à peine à ramasser ce qui se trouve dans les bennes à ordures. L’état de l’esplanade du phare tout au long de l’année n’est pas pour contredire les commerçants d’Ain Achir.
Par cet acte honteux et irresponsable, les organisateurs du concept ont certes, leur part de responsabilité. Mais, face à une wilaya et une commune qui peinent à concrétiser des lois bien établies par leur gouvernement, les personnes dépourvues de tact et de civisme, sont-elles vraiment tenues de se soumettre à une loi fantôme.
Lorsque des citoyens annabis n’ont même pas connaissance de l’existence d’une police de l’environnement et des lois imposant des sanctions pour non-respect de la règlementation sur les déchets, devons-nous réellement nous attendre à une prise de conscience.
Les années se suivent et se succèdent, et les associations demeurent le seul maillon actif pour ce qui est de la protection de l’environnement et du cadre de vie des Annabis et ce, dans un silence total des autorités.