Par : M.Lilia
C’est avec engouement et beaucoup de passion qu’elle nous a reçus pour nous parler de ses produits. Hadjer Djimili parle vite, très vite ! Ses idées dépassent ses mots, son excitation est si évidente qu’on ne peut douter de l’amour qu’elle porte à son « bébé », comme elle aime appeler son projet.
A 35 ans, Hadjer est à la tête d’une petite marque de cosmétiques naturels, qui ne cesse de gagner du terrain et séduire un public de plus en plus diversifié. Ses 35 ans, elle ne les fait pas, elle nous dira que c’est grâce à ses produits en s’amusant de notre constat, mais nous restons convaincus que c’est grâce à sa fougue.
Microbiologiste de formation, Hadjer n’était pas forcément prédestinée à aller vers l’entreprenariat.
C’est sur un coup de tête et, suite aux aléas de la vie, que la jeune femme a décidé de partager ses connaissances avec le grand public.
« Je voulais apporter un plus, changer les habitudes du consommateur, utiliser des produits sains pour lui et son environnement, et aussi à valoriser la production locale. »
Une histoire de famille
Suite à une sérieuse chute de cheveux, la jeune fille, touchée dans sa féminité, s’est tournée vers les remèdes ancestraux pour pallier au problème. Bien informée sur la composition des produits cosmétiques vendus en commerce, du fait de sa formation en microbiologie, Hadjer ne croit pas en leur réelle efficacité.
Elle se tourne donc vers les remèdes de sa grand-mère, transmis à sa mère et à Hadjer dans une suite logique des choses. Le miracle n’a pas tardé à opérer puisque la jeune fille n’avait plus de problème de cheveux.
Partant de là, la décision d’entreprendre la création de produits naturels sous des formes plus contemporaines avec des packagings aussi minimalistes qu’attrayants, a vu le jour dans l’esprit de la jeune fille.
L’élément déclencheur
Après un voyage en Asie, Hadjer, très attirée par les produits naturels bruts, a été surprise de voir l’engouement des populations asiatiques pour les soins naturels. C’est d’ailleurs lors de ce voyage-là en Malaisie, qu’elle découvre les poudres ayurvédiques indiennes qui sont aujourd’hui des substances très prisées dans le monde de la cosmétologie.
Les poudresen question sont tout ce qu’il y a de plus naturel, puisqu’elles sont directement tirées des racines des plantes. Leur efficacité est, quant à elle, un fait avéré tant les résultats sont visibles. Partant de là, Hadjer va donc se pencher sur la formation du produit miracle, et apprend rapidement à incorporer ces substances dans différents types de produits, obtenant différentes textures pour le plus grand plaisir de ses clients.
Se former pour se distinguer
Une fois l’idée fixée, la jeune fille titulaire d’un master en management et d’un master en gestion de projet des études cliniques, va rediriger sa formation vers le domaine de la cosmétologie. Elle enchaine des formations théoriques et pratiques en ligne, via des ateliers organisés en Europe pour se perfectionner dans le processus de fabrication et de conservation de ses produites quelle veut à 100 % naturels.
Ce n’est qu’après ces étapes que la jeune fille se sent enfin capable d’entrer en laboratoire et de se lancer dans la confection de ses produits qu’elle propose sur ses pages Facebook et Instagram depuis 2019. Pour ce faire, elle abandonne sa carrière d’attachée en recherche clinique, après avoir travaillé au niveau des services d’oncologie, de psychiatrie et d’hématologie pour porter son projet.
Des difficultés inattendues
Hadjer va lancer son projet en proposant des savons 100% naturels. Formée en saponification, la jeune femme a pris soin d’assurer ses arrières pour ne pas avoir de mauvais retours avec ses premiers clients. Elle se voit obligée d’importer ses matières premières et a du mal à rentabiliser cet investissement qui se chiffre de plus en plus, au fil des commandes.
Mars 2019, la covid-19 impose des restrictions jamais envisagées jusque-là, il ouvre la voie au marché connecté et met en avant de nombreux artisans et petits commerçants qui doivent désormais assurer des livraisons. La demande des clients grandit, mais les matières premières réellement naturelles manquent. L’avenir de ce projet, que Hadjer a porté en elle des années durant, se voit menacé.
Un retour aux sources pour sauver son projet
Le principal problème au niveau des matières premières accessibles au grand public en Algérie, est qu’elles ne sont pas labélisées et pas réellement soumises à un contrôle digne de ce nom. Lorsqu’elles sont disponibles, elles ne sont vendues qu’aux clients prêts à effectuer de grosses commandes industrielles.
Là encore, Hadjerest sauvé par sa famille. Adeptes de randonnées et d’espaces champêtres, elle et son père von
t commencer à faire des cueillettes de plantes et de fleurs pour les transformer en matière première
naturelle, mais également bio parce qu’elles poussent en milieu naturel sans pesticides.
Si aujourd’hui le projet de la jeune femme prospère et qu’elle est de plus en plus sollicitée pour ses produits, elle se heurte quotidiennement à des idées reçues et des standards malheureusement infondés.
C’est surtout avec un public conscient écoresponsable et surtout informé des dernières découvertes en cosmétologie que la jeune femme échange.
La majeure partie de la société préfère acheter des produits cosmétiques à la composition douteuse, voire dangereuse en supermarché, ne croyant pas aux bienfaits de l’approche naturelle.
En plus de jouer la carte « safety » de la sécurité pour la santé des consommateurs, les produits de Natural cosmétiques sont écoresponsables. Dans une démarche singulière, la jeune femme propose de recharger les déodorants shampoings et autres produits de ses clients pour éviter la surconsommation d’emballage et de contenants.