Par : M. Rahmani
Hier, malgré les fortes pluies, le marché aux voitures de Sidi Salem grouillait de monde, une foule nombreuse avait investi les lieux où des centaines de voitures, toutes marques confondues, étaient alignées et exposées à la vente.
Un autre espace réservé celui-là à la vente de vêtements neufs, un autre pour la brocante et un autre pour la fripe où on se bousculait à la recherche d’une bonne affaire. Des marchands à la criée, porte-voix à la main ou utilisant de hauts parleurs attirent les clients en vantant les mérites de leurs produits qu’ils proposent à des prix abordables.
Mais l’essentiel de la foule était surtout intéressé par les voitures, on tourne autour, on voit l’année de mise en circulation du véhicule, on vérifie la tôle, le moteur, on s’informe sur le kilométrage puis on demande au revendeur s’il y a eu des réparations sur le véhicule à la suite d’un accident. Puis c’est la question cruciale, en l’occurrence le prix qui aurait été proposé par un acheteur.
Pour les habitués qui sont déjà passés les jours de marché précédents, ils ont une idée sur les prix et ne sont nullement interloqués, mais pour ceux qui arrivent pour la première fois ayant en tête certains prix, c’est le choc. En effet, pour une « BYD », petit véhicule chinois qui ne peut être utilisé par une famille étant étroit, vieux de 10 ans, le revendeur dit qu’on lui a proposé 950.000 DA soit 95 millions de centimes. Un prix indécent pour ce type de voitures qui périclitait chez les concessionnaires malgré son prix qui était relativement bas il y a quelques années aux temps où l’Algérien pouvait se permettre de choisir et d’être exigeant.
Un autre, tout occupé à essuyer et astiquer sa Renault « Symbol » dont le « L » a disparu, un véhicule de la série 2011 lui aussi et qui a totalisé 10 ans de circulation avec un compteur affichant plus 300.000 km soutient qu’on lui proposé 1.330.000 DA et qu’il ne compte pas vendre à ce prix- là, il dit ne pas le vendre à moins 138 millions de centimes.
Une Dacia Duster série 2014 a été vendue sous nos yeux à 240 millions de centimes, ce qui est vraiment trop cher pour un véhicule tout neuf qui ne dépassait pas à l’époque chez le concessionnaire les 145 millions de centimes. C’est aberrant, un véhicule qui a roulé plus de 7 ans coûte plus cher qu’un véhicule tout neuf !
Les plus récents des véhicules proposés à la vente datent de 10 ans et plus, ici point de neuf et rares sont les véhicules qui ont 2 ans ou moins, mais malgré cela les prix dépassent l’entendement, si bien que rares sont ceux qui achètent et rentrent au volant de leur nouvelle voiture. On rentre bredouille, les bras ballants regrettant d’être venu.
Les prix, eux, continuent à grimper, à vous donner le tournis, on espère que les prochains jours la situation s’améliore et que les prix baissent plus ou moins mais bien au contraire, il y a toujours un plus. Les annonces, selon lesquelles un arrivage imminent de véhicules neufs chez les concessionnaires auxquels on aurait accordé des licences, n’ont aucunement impacté le marché. En effet, depuis le temps qu’on annonce ces nouvelles, cela ne s’est jamais concrétisé et l’on n’y croit plus.
Ce qui est sûr, c’est que cela ne changera pas de sitôt tant que l’importation est bloquée et l’on craint que cela ne dure longtemps, trop longtemps ; le parc véhicule commence à vieillir et la pièce détachée commence à se faire rare.