Par : Bouchra Naamane
La ville d’Annaba inhume ses morts à une cadence affolante. La faute à la Covid-19 qui continue de faucher des vies à travers le pays. Désormais, on ne parle pas seulement des hôpitaux qui souffrent d’une véritable saturation en matière de lits de réanimation. En effet, on parle également de la saturation enregistrée dans les cimetières conçus pour l’inhumation des dépouilles des défunts dont le décès est lié à l’infection par le coronavirus.
Désormais, le cimetière de Bouguentas est totalement saturé et ne peut plus accueillir les dépouilles des victimes de la covid-19. C’est au niveau du cimetière de Sidi Salem, relevant de la commune d’El Bouni, que les autorités sanitaires et sécuritaires effectuent la quasi-totalité des opérations d’inhumation des dépouilles.
Dans la vie réelle comme sur les réseaux sociaux, l’odeur de la mort se fait sentir de plus en plus à Annaba à cause de la pandémie qui, apparemment, gagne implacablement du terrain. Ce sont des chiffres terrifiants qu’avait avancé le président de l’assemblée populaire communale d’Annaba, M. Taher Merabti, dans la journée d’hier, et qui sont liés au nombre des cercueils fabriqués quotidiennement dans la commune d’Annaba, destinés au transport et l’inhumation des victimes de la covid-19.
En effet, les ateliers chargés de la fabrication de ces cercueils produisent quotidiennement entre 8 et 10 unités. Mais ce chiffre est loin d’être suffisant selon le P/APC. En effet, l’APC d’Annaba fait face à un véritable déficit dans la fabrication des cercueils. Ce déficit est dû, selon la même source, au manque de sources financières permettant de se procurer du bois utilisé dans la fabrication de ce produit. En plus de sa cherté, le bois se fait de plus en plus rare et difficile à trouver, étant donné l’essor de la demande de cette matière. Plusieurs sources nous ont affirmés que le prix du bois destiné à la fabrication des cercueils a connu une forte augmentation depuis le début de la troisième vague de la pandémie. Les marchés du bois ont enregistré une augmentation estimée à 1000 dinars pour l’unité, ce qui fait que l’achat de cette matière représente de plus en plus « un fardeau » pour la caisse de la commune. Au moment où une grande catégorie de la population s’échine pour réussir les campagnes de collecte des dons destinés à l’achat des concentrateurs d’oxygène dans le but de sauver des vies, d’autres individus, sans foi ni loi, ne laissent passer aucune chance pour tirer parti de cette crise sanitaire. La mort constitue un commerce juteux.