À Annaba, le marché noir des devises connaît une envolée spectaculaire, avec l’euro atteignant un sommet inédit de 26.000 DA pour 100 Euros. Selon les projections des cambistes, cette hausse pourrait se poursuivre, atteignant entre 26.800 et 27.000 DA dans les jours à venir.
Cette augmentation fulgurante s’explique par une demande croissante pour l’Euro, accentuée par plusieurs facteurs. Parmi eux figurent l’importation de véhicules, qui mobilise des sommes importantes en devises, ainsi que le regain des voyages vers l’Europe, notamment après la période estivale.
Mais, ce n’est pas tout. Cette flambée n’est pas uniquement due à une augmentation de la demande. Elle s’explique également par une stratégie spéculative des cambistes. Ces derniers ont, massivement, acquis des Euros il y a quelques mois, lorsque le cours de 100 Euros a oscillé autour de 21.000 DA. En anticipant une hausse, ils ont constitué des réserves qu’ils mettent, aujourd’hui, sur le marché pour tirer profit de la situation.
Actuellement, ces cambistes achètent encore 100 Euros à des prix variant entre 25.500 et 25.600 DA, avant de les revendre à 26.000 DA ou davantage. Cette dynamique spéculative accentue les tensions sur le marché noir, où l’offre reste maîtrisée pour maintenir les prix à des niveaux élevés.
Face à cette situation, l’urgence d’une réforme devient évidente. La création de bureaux de change officiels et régulés par le gouvernement pourrait offrir une alternative crédible au marché noir. En canalisant la demande vers des circuits formels, ces structures permettraient, non seulement de stabiliser les cours des devises, mais également de limiter les effets spéculatifs qui pèsent sur l’économie nationale. Une régulation efficace offrirait, ainsi, une transparence accrue et renforcerait la confiance des citoyens dans le système monétaire officiel.
Par : Mahdi AMA